L’Arabie Saoudite et ses avancées socioculturelles face aux critiques

Dans la nature humaine, il existe une tendance à critiquer sans cesse les actions, qu’elles soient celles d’individus, de communautés ou d’États souverains. Malgré les efforts pour progresser et moderniser, les critiques sont souvent acerbes et sans limites, surtout lorsque la haine ou le rejet sont à l’œuvre. Cet article se penche sur cette dynamique, en prenant comme exemple récent la manifestation culturelle Riyadh Fashion Week 2024.

Khemaïs Gharbi *

Lorsqu’une avancée est réalisée, comme la récente libéralisation de certaines expressions culturelles en Arabie Saoudite, les voix critiques émergent rapidement. Au lieu de se réjouir de ces progrès, beaucoup choisissent de les attaquer, souvent avec hostilité. Il est frappant de constater que ces critiques proviennent fréquemment des mêmes observateurs, révélant ainsi un schéma récurrent de «Béni non non».

Prenons le cas de la manifestation culturelle à Riyad, qui a ouvert la porte à une modernité tant attendue. Cette initiative a été accueillie sur les réseaux sociaux, non pas avec des félicitations, mais par une avalanche de critiques. Certains observateurs, qui étaient auparavant actifs face aux restrictions imposées aux femmes, se sont soudainement exprimés avec véhémence. Plutôt que de saluer cette avancée, ils semblent prendre plaisir à critiquer sans objectif constructif, se livrant à une forme de vilipendage du tous azimuts.

Ces critiques illustrent un phénomène courant : la haine de soi. Souvent, les critiques venues de l’intérieur de la communauté arabe traduisent une lutte interne, où il peut être difficile d’accepter ses propres progrès. Ce sentiment est souvent alimenté par des craintes face à l’inconnu ou par un besoin de conformisme. Cela soulève une question essentielle : pourquoi est-il si difficile d’accepter le changement positif au sein de sa propre culture ?

Il est crucial de reconnaître que les avancées socioculturelles doivent être encouragées, même si elles suscitent des critiques. L’adage «les chiens aboient, la caravane passe» résume parfaitement cette situation.

Célébrons les pas en avant et engageons un dialogue constructif autour des évolutions, car chaque progrès constitue une avancée vers une société plus ouverte et inclusive. Embrassons le changement plutôt que de craindre le jugement et éviter de consacrer un temps précieux à la critique gratuite.

* Traducteur et écrivain.

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