A l’occasion de la Journée de solidarité avec les prisonniers d’opinion tunisiens, samedi 21 décembre 2024, des personnalités et organisations maghrébines et internationales ont lancé un appel à la libération des femmes et hommes «poursuivis pour leur lutte politique pacifique».
«Ce sont des hommes politiques et des secrétaires généraux de partis ou associations de la société civile arrêtés en raison de leur approche critique. Certains d’entre eux sont en détention depuis vingt-deux mois sans procès, en violation flagrante de la loi sur la détention préventive. Ils risquent la peine de mort au prétexte de ‘‘complot contre la sécurité de l’État’’, sans preuve d’aucun délit, nonobstant leur désaveu de la pratique autoritaire du régime. Certains d’entre eux sont transférés d’une prison à l’autre, au motif de représailles», lit-on notamment dans l’appel. Qui ajoute : «Ce sont des journalistes qui ont cru en leur métier et l’ont fait en toute honnêteté, des hommes d’affaires condamnés à de lourdes peines de prison parce qu’ils ont refusé le chantage du régime, des activistes de la société civile qui ont aidé les migrants confrontés au racisme des autorités et à la violation de leurs droits les plus fondamentaux, des blogueurs qui ont exprimé leur opinion sur les réseaux sociaux pris au piège du décret 54 qui criminalise la liberté d’opinion et d’expression et fait du chef de l’Etat tunisien un être sacré placé au-dessus de toute critique et de tout compte à rendre.»
«La Tunisie, autrefois exemple de liberté et de démocratie dans la région arabe, s’est transformée en un désert médiatique où les médias publics et privés rivalisent de louanges à l’égard des décisions des autorités, où toute opinion libre est absente et où le travail politique et de défense des droits de l’homme est devenu un motif de criminalisation et une porte d’entrée pour la prison», ajoutent les auteurs de l’appel , qui affirment que «la Tunisie n’a jamais connu dans son histoire un nombre aussi élevé de prisonnières arrêtées et poursuivies pour leur lutte politique pacifique, leur travail journalistique, leur engagement solidaire ou leur activisme civique.»
Parmi les signataires de l’appel, l’Iranienne Dr. Shirine Ebadi, prix Nobel de la paix 2003, la Marocaine Khadija Riady, prix de l’Onu des droits de l’Homme 2013, l’ancienne présidente du Mrap, Renée Le Mignot, la politologue tunisienne Khadija Mohsen Finan, Me Patrick Baudoin, président d’honneur de la LDH et la FIDH, le poète marocain Abdellatif Laabi, l’écrivain franco-libanais, Gilbert Achcar, le journaliste français Alain Gresh, le député LFI Thomas Portes,.. et plusieurs organisations de droits humains (LDH, MRAP, le Gisti, SOS, DAL, UJFP, REF…,) syndicats (FSU, Solidaires) partis politique, (NPA, LFI, Ensemble…).
Par ailleurs, un rassemblement se tiendra demaon, samedi 21 décembre 2024 entre 15h00 et 18h30, à la Fontaine des innocents (Place Joaquim du Bellay 7500, Métro Châtelet les Halles) pour «la libération des prisonniers politiques et d’opinions en Tunisie», «soutenir les défenseur.es des droits des migrants subsaharien.nes» et «exprimer sa solidarité avec le mouvement social en Tunisie».
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