La guerre à Gaza incarne le combat acharné des Palestiniens qui luttent, à Gaza comme en Cisjordanie, pour rester enraciné dans la terre de leurs ancêtres, résistant avec courage aux tentatives de déracinement, d’expulsion et de génocide. Chaque jour, ce combat héroïque et tragique révèle la force d’un peuple qui refuse de céder, malgré les ruines qui s’amoncellent autour de lui, conséquence des bombardements incessants de l’armée d’occupation israélienne. (Illustration : un couple de Palestiniens devant leur maison détruite par les occupants israéliens à Jérusalem).
Khémaïs Gharbi
Pourtant, loin de ces champs de dévastation, certains, confortablement installés derrière leurs écrans, deviennent les relais d’un pessimisme constant. Inlassablement, ils diffusent des nouvelles décourageantes, comme s’ils s’étaient donné pour mission de briser l’élan de solidarité et d’affaiblir la détermination de ceux qui résistent. Les réseaux sociaux deviennent alors des bulldozers virtuels, déversant sans effort un flot de doutes et de découragement, empoisonnant les esprits.
Aujourd’hui, alors qu’une lueur d’espoir commence timidement à poindre à l’horizon avec la perspective d’un cessez-le-feu et d’une trêve, ces mêmes voix négatives persistent. Plutôt que de se réjouir, de compatir ou d’apporter leur soutien à un peuple dévasté, elles s’acharnent à critiquer, comme si c’était le moment d’exhiber leur savoir. Elles oublient que des familles pleurent leurs proches, que des quartiers entiers ont été réduits en cendres, que des écoles, des hôpitaux et des villes entières ne sont plus que des décombres.
L’image qui me vient à l’esprit est celle d’une ambulance arrivant en urgence à l’hôpital, sirène hurlante. À peine les portes ouvertes, quelqu’un se précipite non pas pour aider le blessé, mais pour lui déverser un torrent de reproches. Quel cynisme.
Il est temps de comprendre qu’en temps de guerre, les mots peuvent être des armes redoutables ou des pansements bienveillants. Choisissons de soutenir, d’aider, d’apaiser. La critique stérile n’a jamais relevé une maison, ni apaisé une douleur. Mais un mot de réconfort, lui, peut raviver une étincelle d’espoir.
Ne sous-estimons jamais la puissance des mots. Dans les ténèbres de la guerre, l’encouragement devient une forme de résistance, un rempart invisible mais solide contre le découragement et la peur. Semer l’espoir, c’est nourrir la résilience, renforcer ceux que l’on prétend vouloir aider. C’est rappeler à ceux qui luttent que leur combat n’est pas vain, qu’ils ne sont pas seuls.
Le soutien moral, surtout en temps de guerre, est une arme considérable. Il ne détruit pas, il construit. Il ne critique pas, il relève. Il ne condamne pas, il console. À quoi servent nos analyses et nos jugements s’ils n’apportent ni réconfort ni force à ceux qui en ont désespérément besoin?
Encourager, c’est résister à l’indifférence. C’est choisir d’être du côté de la vie, de la dignité et de l’espoir. Face à la destruction, que nos paroles deviennent des ponts, pas des murs. Que nos voix portent des messages de force et de solidarité, car parfois, un simple mot d’espoir peut peser plus lourd qu’une arme.
* Ecrivain et traducteur.
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