En 2024, les échanges commerciaux entre la Tunisie et l’Afrique subsaharienne ont atteint 1,6 million de dinars tunisiens (MDT). Ces échanges ont généré un excédent commercial à la faveur de la Tunisie, avec des recettes d’exportation de l’ordre de 1,3 MDT. Toutefois, le potentiel inexploité d’exportation de la Tunisie vers cette région est estimé à 1,5 MDT, soit l’équivalent de 520 millions de dollars. Vidéo de l’entretien.
C’est ce qu’a précisé Mourad Ben Hassine, Pdg du Centre de promotion des exportations (Cepex), dans un entretien avec l’agence Tap, pour présenter la 1ère édition de la manifestation Africa Business Partnership Days (ABPD 2025) qui se tiendra du 23 au 25 juin 2025, destinée au développement des partenariats entre la Tunisie et les pays d’Afrique subsaharienne.
Ben Hassine a souligné que la Tunisie pourrait doubler ses exportations vers l’Afrique subsaharienne, à travers la diversification des produits exportés, qui devraient être à haute valeur ajoutée.
«Le marché d’exportation de la Tunisie ne se contente pas uniquement des produits agroalimentaires et des industries de transformation; il concerne, désormais, les composants automobiles, ayant une forte valeur ajoutée et où la Tunisie dispose d’un avantage compétitif», a-t-il noté.
A cet égard, Ben Hassine a précisé que les études ont montré que la demande du marché africain sur les composants automobiles ou les produits ayant une forte valeur ajoutée, serait en hausse au cours des prochaines années.
275 opérations dans le cadre de la Zlecaf
La Tunisie compte parmi les premiers pays qui exportent vers cette région moyennant des certificats d’origine établis dans le cadre de la zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), a avancé Ben Hassine, ajoutant que, jusqu’à présent, la Tunisie a réalisé 275 opérations d’exportation par les certificats d’origine vers des pays africains, dans le cadre de l’accord de la Zlecaf.
Le PDG du Cepex a souligné que les échanges commerciaux réalisés dans le cadre de l’accord de la Zlecaf sont effectués sans obstacles douaniers.
Ainsi, chaque pays africain membre de la Zlecaf présente une liste des produits pour lesquels le pays s’engage durant cinq ans à réduire les droits douaniers. La réduction est de l’ordre de 20% chaque année, de telle manière qu’au bout de 5 ans, ces produits seront totalement exonérés, a-t-il encore expliqué.
Dans les cinq prochaines années, 90% des produits seront échangés sur le continent africain sans droits de douane, souligne Ben Hassine.
Bientôt, le nombre des entreprises possédant des certificats d’origine établis dans le cadre de l’accord de la Zlecaf devra atteindre 300, ce qui va impulser les exportations tunisiennes vers le marché africain, a encore dit Ben Hassine.
Le certificat d’origine permet aux entreprises exportatrices de bénéficier d’importantes réductions sur les droits de douane, lesquels devraient être progressivement éliminés à partir du 1er janvier 2026.
L’Accord de la Zlecaf, entré en vigueur en mai 2019 et ratifié par la Tunisie le 7 août 2020, est l’un des projets phares de l’Union africaine (UA). Il a pour objectif de renforcer la coopération sud-sud et de promouvoir une Afrique plus intégrée, prospère et pacifique, conformément à l’Agenda 2063 de l’UA.
Ce projet vise également à consolider les relations commerciales entre les 55 États membres de l’UA, créant ainsi un marché de plus de 300 millions de consommateurs et générant un volume d’échanges annuel de 3 400 milliards de dollars. L’accord a pour ambition de lever les barrières douanières qui entravent la libre circulation des marchandises et des services entre les pays africains.
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