Tard hier soir, lundi 23 octobre 2023, le président Kaïs Saïed s’est rendu dans les quartiers populaires d’Intilaka et d’El Mnihla, à l’ouest de Tunis, «où il a rencontré des groupes de citoyens et écouté leurs préoccupations et aspirations». Vidéo.
C’est ce que la présidence de la république a fait savoir dans une vidéo publiée sur Facebook, dans laquelle on voit Saïed se rendre chez un boulanger pour vérifier la disponibilité du pain et se promener dans les rues en lançant des slogans de soutien au peuple palestinien et en dénonçant les Etats qui défendent les droits de l’homme et ferment les yeux perpétrés contre les Palestiniens.
Saïed a souligné qu’«en Tunisie il n’y a pas de place pour les traîtres et les hommes qui ont affaire à l’entité sioniste», rappelant que «les pays qui prétendent à la protection des droits et libertés sont complices des atrocités commises par l’occupant», dans une limpide allusion aux Etats-Unis et à l’Union européenne.
Tout en saluant la mémoire des martyrs palestiniens, le président a harangué la foule à la manière d’un chauffeur de salle en lançant, le poing en l’air : «Nous vaincrons ou nous mourrons !»
Si on voulait envoyer les jeunes exaltés au jihad à Gaza, on ne se serait pas comporté autrement. Il faut dire que le président Saïed est un chef d’Etat assez spécial : il dit tout haut ce que tout citoyen lambda aimerait bien entendre.
Echangeant avec certains citoyens sur leurs difficultés quotidiennes, le président a souligné que la solution ne peut être que collective et que tout sera possible lorsque la Tunisie aura récupéré ses richesses pillées.
Peu auparavant, Saïed avait reçu le ministre des Affaires étrangères Nabil Ammar, lui demandant de convoquer certains ambassadeurs accrédités en Tunisie pour appeler à l’application du droit international humanitaire en Palestine. Il a également rencontré le ministre de l’Intérieur, Kamel Feki, à qui il a rappelé «l’importance de maintenir la vigilance et d’assurer la sécurité des manifestations pro-palestiniennes».
Dans ses échanges avec les citoyens à propos de la crise au Proche-Orient, Saïed s’est dit persuadé que les Palestiniens finiront par triompher et que leur victoire finale ne fait aucun doute, disant aux gens ce qu’ils voudraient bien entendre et les berçant de douces rêveries éveillées.
Cet énième bain de foule qu’il s’est offert, entouré d’un important dispositif sécuritaire, s’inscrit dans la campagne électorale perpétuelle que Kaïs Saïed mène depuis son élections en 2019, et qui lui permet d’entretenir sa popularité.
I. B.
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