«C’est difficile de se désister après tous ces morts et ces blessés, on doit tenir bon jusqu’à la fin. Nous sommes les propriétaires de la terre», a déclaré une Palestinienne de Gaza refusant de quitter son pays pour le Canada bien que sa maison a été détruite et qu’elle vit actuellement sous une tente.
Malgré la douleur du génocide, des bombardements, des destructions, des maisons ravagées, du danger permanent, de la vie sous les tentes, du siège complet sans eau, sans fioul, sans électricité, sans médicament, avec la famine et même les épidémies dans la bande de Gaza, les Palestiniens demeurent attachés à leur terre et refusent de prendre le chemin de l’exil comme le souhaitent tant les Israéliens. C’est dans ce sens qu’une Palestinienne a refusé de quitter son pays et de s’exiler au Canada.
«Difficile de laisser son cœur à Gaza»
Elle a déclaré dans une interview accordée à Al Jazeera, vendredi 22 décembre 2023, que son frère lui avait proposé de le rejoindre au Canada où il vit mais elle a refusé en expliquant: «Il est difficile de sauver sa propre personne et de laisser son cœur ici.» Elle a ajouté que «l’armée d’occupation est vaincue et a beaucoup perdu mais qu’elle fait preuve d’arrogance et pratique le nettoyage ethnique sans la moindre responsabilité».
Rappelons que le Canada vient d’annoncer par la voix de son ministre de l’Immigration qu’il va mettre en place à partir de janvier un programme d’immigration pour permettre aux habitants de la bande de Gaza ayant de la famille canadienne de demander un visa temporaire. Le gouvernement de Justin Trudeau accordera un permis de séjour temporaire de trois ans aux membres de la famille élargie de citoyens canadiens originaires de Gaza – époux, enfants, petits-enfants, frères et sœurs, parents ou grands-parents – qui souhaitent quitter le territoire palestinien.
Trudeau veut rendre service à Israël
À première vue, la décision paraît humaniste comme l’image que veut toujours véhiculer le chef du gouvernement canadien; cependant elle sert les desseins de la coalition d’extrême-droite israélienne qui souhaiterait que les Palestiniens de Gaza quittent leur terre et partent s’installer ailleurs pour mettre la main sur Gaza, symbole de la résistance et de la résilience palestiniennes.
Le très xénophobe ministre des Finances israélien Bezalel Smotrich a appelé les pays du monde surtout ceux d’Amérique du nord et d’Europe à accueillir les «Arabes de Gaza» (sic !), telle est l’expression utilisée par ce sioniste pour désigner le peuple palestinien qui n’existe tout simplement pas pour lui et ses semblables qui colonisent illégalement la Palestine depuis le début du mandat britannique en 1920.
C’est tout de même le comble du culot que lui l’étranger dont la famille vient d’Ukraine – et précisément de la ville de Smotrich d’ailleurs – qui demande que le peuple palestinien quitte sa terre et que les descendants des colons venus d’Europe y restent. Au lieu que Smotrich revienne en Ukraine, c’est aux Palestiniens de quitter leur terre, c’est le monde à l’envers avec les sionistes!
Smotrich go home !
Toutefois, depuis le début de l’offensive israélienne sur Gaza, les Palestiniens ont montré qu’ils sont viscéralement attachés et plus que jamais à leur terre et que ce sont les Israéliens qui quittent en masse Israël comme nous l’avons écrit dans un précédent article intitulé «En Israël, c’est sauve-qui-peut!».
Qui sait, peut-être qu’un jour Bezalel Smotrich et sa famille retourneront en Ukraine et s’installeront de nouveau chez eux dans la ville de Smotrich…
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