L’enseignement en Tunisie est calqué sur celui de la France, alors que le modèle allemand, fondé sur la formation professionnelle, offre plus de solutions.
Par Amor Abbassi*
Le chômage des jeunes est trois fois moins élevé en Allemagne qu’en France. Cette réussite est le résultat d’une plus forte valorisation de la formation professionnelle au niveau de l’enseignement secondaire et supérieur.
Cap sur la formation professionnelle
En effet, la formation professionnelle initiale, qui s’appuie sur l’apprentissage, est l’un des vecteurs de réussite en Allemagne. De fait, on compte habituellement 400.000 apprentis dans l’Hexagone contre 1,5 million outre-Rhin.
Le ministre de l’Education Neji Jalloul prête une attention particulière à la restauration des écoles.
Au-delà des chiffres, il y a de vraies différences de modèles. Le cursus allemand est beaucoup plus long: trois ans contre un an et demi en France. En Allemagne, il est négocié entre partenaires sociaux sur un registre de 344 métiers et financé directement par les entreprises. L’Allemagne dispose de disciplines phares dans l’enseignement supérieur, qui compte près d’une centaine d’universités (Universitäten et Technische Universitäten), et d’écoles supérieures des beaux-arts et de musique.
Il existe en Allemagne 357 universités reconnues par l’État, réparties dans 165 localités de la République fédérale. Ces dernières proposent un très large éventail de disciplines et certaines sont spécialisées dans des domaines particuliers. On trouve, par exemple, des universités techniques, médicales ou encore pédagogiques.
Les études s’étendent sur 8 à 12 semestres. Les universités sont accessibles à tout titulaire du bac. Cependant, certaines d’entre elles ont mis en place un numerus clausus (notamment en médecine, pharmacie et droit) afin de pouvoir opérer une sélection.
Le président de la république Béji Caïd Essebsi en discussion avec des élèves du lycée de Carthage.
L’Allemagne : un modèle à suivre
C’est justement de ce modèle allemand que la Tunisie doit s’inspirer pour mener sa réforme de l’enseignement.
C’est aux enseignants et pédagogues de l’Éducation nationale et de l’Emploi d’étudier en profondeur ce modèle, d’en dégager les orientations compatibles et applicables à notre pays et en entamer l’application graduellement planifiée dans tout le pays.
* Ingénieur général du génie maritime.
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