L’Association des magistrats tunisiens (AMT) a réagi ce jeudi 2 juin 2022, au limogeage des 57 juges liés à des affaires de corruption et autres abus, cités par le président de la république Kaïs Saïed, qui a émis hier soir un décret présidentiel relatif à leur révocation.
Tout en qualifiant cette décision de «massacre judiciaire», l’AMT a estimé que le décret présidentiel représente une atteinte au corps judiciaire, et que «les limogeages n’ont pas été décidés, comme prétendu, dans le cadre de lutte contre la corruption», évoquant une «liquidation d’un certain nombre de juges qui ont tenu à appliquer la loi en toute impartialité, et refusé de se soumettre aux pressions quotidiennes et publiques du président de la république».
La même source affirme également que ce «massacre judiciaire» vise à créer des vacances pour que le président de la République puisse nommer «ceux qui travailleront sous ses instructions et celles de la ministre de la Justice», lit-on encore dans le communiqué de l’Association des magistrats tunisiens, qui a appelé les juges à s’unir et à s’attacher davantage à leur indépendance et leur impartialité dans l’exercice de leurs fonctions, et à ne se soumettre à aucune pression.
Y. N.
Donnez votre avis