Le mufti de la république, Hamda Saïed, considère l’homosexualité comme une atteinte aux valeurs de l’islam et appelle à retirer le visa de l’association Shams.
Cette association, qui défend les droits des homosexuels, a obtenu son autorisation le 18 mai 2015. Mais pour le mufti, cette légalisation est une atteinte à la nature humaine et aux traditions et valeurs de la société tunisienne.
«Les valeurs défendues par cette association renvoient l’homme aux âges obscures et aux pratiques immorales de Sodome et Gomorrhe», précise un communiqué publié lundi 25 mai 2015 par le cabinet du mufti de la république, qui appelle les autorités à réexaminer la décision d’octroi du visa à cette association, «qui défend des valeurs menaçant l’équilibre des futures générations et les valeurs de modération de la société tunisienne, qui constituent l’ultime rempart contre l’extrémisme et le terrorisme», ajoute le communiqué.
L’association Shams est, depuis la semaine dernière, la cible d’une campagne d’attaques, de critiques et de dénigrements, menée par des Tunisiens de tous bords, estimant que l’homosexualité est grave péché du point de vue de l’islam et qu’elle ne doit pas être défendue.
Abdellatif Mekki, membre du bureau politique d’Ennahdha et ex-ministre de la Santé, qui pense que l’homosexualité doit être punie, avait interpellé, à ce sujet, le mufti de la république et le ministre des Affaires religieuses, les appelant à œuvrer pour faire dissoudre l’association Shams, au prétexte que son objet est en contradiction avec le texte de la constitution et des lois tunisiennes.
L’association s’est contentée, de son côté, de rappeler qu’elle ne fait pas la promotion de l’homosexualité, mais défend les droits des homos tunisiens qui sont souvent victimes de violences et d’agressions et cherche à faire abroger l‘article 230 du code pénal qui punie de 3 ans d’emprisonnement la pratique de la sodomie.
Y. N. M.
Donnez votre avis