Tunis : Marche de soutien à Kaïs Saïed et de rejet des ingérences étrangères

Des citoyens ont organisé, dimanche 19 mai 2024, un rassemblement devant le Théâtre municipal de Tunis, suivi d’une marche le long de l’avenue Habib Bourguiba pour exprimer leur soutien aux choix et décisions du président de la république Kaïs Saïed et rejeter les ingérences étrangères dans les affaires intérieures de la Tunisie.

Les participants, venus de Tunis et de sa banlieue et de plusieurs régions de la république, à l’appel des partisans du chef de l’Etat, brandissaient des slogans tels que «le peuple veut encore Kaïs», «le peuple veut la souveraineté nationale», «non à l’ingérence étrangère», «nous sommes tous aux côtés du président contre la corruption et le terrorisme».

Les manifestants se sont dirigés vers l’ambassade de France, brandissant un grand drapeau national et scandant des slogans tels que «La Tunisie est libre, libre et les traîtres dehors».

Ils répondaient aux nombreuses critiques dans le pays et à l’étranger après une vague d’arrestations de journalistes, de militants et d’avocats.

L’Union européenne, la France et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme ont exprimé leur inquiétude face aux arrestations et à une descente de police au siège du barreau ce mois-ci au cours de laquelle deux avocats critiques à l’égard du président ont été arrêtés. Amnesty International et Human Rights Watch ont appelé la Tunisie à respecter la liberté d’expression et les libertés civiles. Et plusieurs organisations nationales ont appelé à la constitution d’un front uni pour faire face à la dérive autoritaire du régime.

Suite à ces critiques, Saïed a demandé la semaine dernière au ministère des Affaires étrangères de convoquer plusieurs ambassadeurs pour protester contre l’ingérence de leur pays dans les affaires tunisiennes.

C’est dans ce contexte délétère que la marche d’hier a été organisée. Abdessalem Hamrouni, député de Beni Khedache, gouvernorat de Médenine, a indiqué à l’agence Tap que ce mouvement de soutien a été organisé pour défendre et préserver la souveraineté nationale, notamment après les récentes positions exprimées par la France et certains pays européens. «La Tunisie peut donner des leçons et n’est pas disposée à en recevoir, et cela a été prouvé tout au long de l’histoire», a-t-il déclaré.

«Ce mouvement populaire spontané vise à préserver la souveraineté nationale, considérée comme une ligne rouge», a souligné Fethi Azzabi, président du conseil local de la délégation de Bembla (gouvernorat de Monastir). Il a ajouté : «Nous soutenons toutes les mesures prises par le président de la République, Kaïs Saïed, pour lutter contre la corruption et les lobbys.»

Le député du gouvernorat de Kasserine, Abdelaziz Chaabani, a déclaré que la participation de tous les groupes sociaux à cette marche illustre la détermination à adhérer pleinement à l’achèvement du «processus du 25 juillet» – date de la proclamation de l’état d’exception par Saïed en  2021– et à briser tous les obstacles qui empêchent l’atteinte des objectifs, notant que ces obstacles sont principalement des «ingérences étrangères» et des «trahisons internes».

Yosri Mezzati, président de l’Organisation tunisienne de défense des droits des personnes handicapées, a déclaré que ce rassemblement était organisé «en soutien au drapeau national» et aux efforts de tous les groupes sociaux pour construire une Tunisie nouvelle, libre et démocratique qui garantisse l’intégration de toutes les catégories vulnérables dans la société.

De son côté, le secrétaire général du Mouvement de lutte nationale, Badr Smaoui, a souligné, dans une déclaration à l’agence Tap que son parti prenait part aujourd’hui à la manifestation qu’il a qualifiée de «populaire», afin de «poursuivre la lutte de libération nationale face aux menaces extérieures qui se sont multipliées ces derniers temps».

I. B.

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