Présidentielle tunisienne : un imbroglio politico-juridico-administratif

Le cabinet juridique de Mondher Zenaidi, candidat potentiel aux élections présidentielles, attend toujours d’avoir le fameux bulletin n°3 de son client après avoir effectué toutes les démarches exigées à cet effet par l’administration publique.  

Ce cabinet a confirmé que le ministère de l’Intérieur a contacté l’avocate de Zenaidi, Me Leila Oueslati, le jeudi 1er août, et a demandé à recevoir les résultats des poursuites judiciaires concernant son client. Elle dit avoir répondu à cette demande et soumis tous les documents nécessaires, le vendredi 2 août, contre un reçu en bonne et due forme.

Dans un communiqué publié hier, mardi, le cabinet juridique de Zenaidi affirme n’avoir toujours pas reçu, quatre jours après, le sésame susceptible de compléter le dossier de candidature déjà remis à la commission électorale avec plus de 30 000 parrainages populaires et une dizaine de parrainages de députés.

Le ministère de l’Intérieur, que l’on n’attendait pas de voir impliqué, à un niveau ou un autre, dans le processus de candidature à la présentielle, a, de son côté, expliqué dans un communiqué, mardi 6 août, que toutes les personnes ayant demandé une copie du bulletin N 3 ont pu l’obtenir, à l’exception de celles impliquées dans des affaires pénales ou faisant l’objet de mandats de recherche. Est-ce le cas de Zenaïdi, qui réside actuellement en France et qui semble hésiter à rentrer au pays où il risque d’être conduit illico presto en prison?

On est tenté de le penser, en attendant une confirmation officielle de la situation judiciaire de l’ancien ministre qui affirme, dans des vidéos diffusées sur sa page Facebook, que le régime mis en place par Kaïs Saïed, le président sortant, tente d’empêcher une élection pluraliste et transparente en recourant aux poursuites judiciaires contre les opposants.    

Le communiqué du ministère de l’Intérieur invite les demandeurs du bulletin n°3 à contacter les différentes unités de sécurité pour fournir les numéros et les dates des procès intentés contre eux afin de mettre à jour leurs dossiers judiciaires.

Ces éléments sont essentiels pour l’obtention du document en question qui ne peut être délivré sans eux, indique le communiqué, tout en rappelant que de pareilles informations sont considérées comme des données personnelles et ne peuvent être divulguées au public, mais seulement consultées par la personne concernée.

C’est à un véritable imbroglio politico-juridico-administratif que les Tunisiens assistent en attendant de connaître la liste des candidats qui devront concourir à la présidentielle de 2024 ; liste qui est en train de se réduire comme peau de chagrin jour après jour.    

I. B.

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