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Tunisie-Football : La guerre des communiqués entre la FTF et l’ESS

Le ton est monté de plusieurs crans entre l’Etoile sportive du Sahel (ESS) et la Fédération tunisienne de football (FTF), via des communiqués de plus en plus accusateurs.

Par HassenMzoughi

La guerre des communiqués bat son plein. Après celui publié vendredi 23 février 2018, où la FTF a mis en garde l’ESS contre toute tentative de «ternir le football tunisien par des accusations servant à dénigrer l’instance nationale du football», l’ESS a rendu public, hier, samedi 24 février, sa réponse, où elle accuse le bureau fédéral «d’interférence dans une affaire où il veut être juge et partie.»

«La FTF, ajoute le communiqué, tient par là à se substituer à l’autorité judiciaire, seule habilitée à traiter un tel dossier et non pas le bureau fédéral dont on connaît le laxisme par rapport à toutes les affaires précédentes ayant trait à des manipulations de résultats».

Ridha Charfeddine, président de l’ESS, n’a pas répondu, vendredi dernier, à la convocation de la FTF, pour présenter les justifications aux accusations de corruption dans le football. Dans son communiqué d’hier, l’ESS justifie l’absence de son président à cette audition par «le souci du club à respecter le principe de la confidentialité de l’enquête» ordonnée par le procureur de la république, suite à la plainte déposée par le club auprès du tribunal de Ben Arous.

Le dossier de la corruption dans le football

L’ESS estime que l’interférence de la FTF dans le dossier est une «tentative désespérée pour noyer l’affaire et parasiter l’enquête en se chargeant, elle-même, de présenter notre requête à la Fifa», comme indiqué dans le communiqué. Qui ajoute que l’ESS «cherche à alerter la Fifa sur le scandale des manipulations des résultats dans le football tunisien parce qu’on a assez des demi solutions et de la passivité de l’instance fédérale».

D’autre part, «confondre le droit du club à défendre ses intérêts sportifs avec une supposée collusion politique, comme l’a prétendu la FTF, est une autre tentative futile pour tromper l’opinion publique», regrette encore le club de Sousse.

L’ESS a réagi vigoureusement parce que la FTF a tenté de leurrer en sanctionnant de 8 matches de suspension Karim Khemiri, l’arbitre du match Espérance sportive de Tunis (EST)-Etoile sportive du Sahel (ESS) du 15 février 2018. Sans procéder, elle-même, à une enquête sur les dessous des événements. Une telle sanction est déjà un aveu clair et net de la suspicion de manipulation du résultat de ce match.

Pourquoi la FTF n’a-t-elle pas anticipé et mis au clair toutes les interrogations qui ont accompagné ce fameux match. Le club juge donc cette sanction comme une manœuvre pour calmer le jeu et classer l’affaire. Elle ne prouve pas le sérieux de la FTF à ouvrir le dossier de la corruption dans le football.

Dans sa plainte l’ESS soupçonne l’arbitre d’avoir reçu des instructions pour changer le résultat de cette rencontre, qui était en faveur des Etoilés à la fin de la première période.

L’affaire du classico risque de prendre encore de l’ampleur, sachant que, suite à la plainte de l’ESS, une enquête judiciaire a été ouverte et le juge d’instruction chargé de l’affaire a demandé à consulter les appels téléphoniques reçus par l’arbitre de la rencontre, Karim Khemiri, durant les 10 jours ayant précédé le match et notamment durant la pause entre les deux mi-temps de cette rencontre EST-ESS.

Rencontre Ridha Charfeddine-Moncef Khemakhem

Ridha Charfeddine et son comité ont sollicité les autres clubs afin de constituer un front contre la corruption dans le football tunisien. Le président de l’ESS a rencontré, hier, Moncef Khemakhem, président du Club sportif sfaxien (CSS), à Monastir, en marge du match de la Coupe de Tunisie entre l’Union sportive monastrienne (USMo) et le CSS. Cette entrevue avait pour objectif de coordonner les positions des deux formations en vue d’un dossier commun pour dénoncer la corruption dans le football tunisien. Des échos indiquent que ce front pourrait se renforcer dans les prochains jours par le ralliement d’autres clubs.

Le bureau fédéral a tenté de manœuvrer en se présentant comme «le défenseur» de l’ESS auprès de la Fifa alors qu’en fait, il voulait dévier l’affaire pour qu’elle n’aille pas devant la justice. Wadii El Jari et ses compagnons du bureau fédéral n’ont aucunement la volonté de «lever les lièvres».
Leur faute est grave car ils ont laissé s’accumuler les problèmes, sans prendre des décisions draconiennes, par peur de se mettre des clubs sur le dos et, par ricochet, de perdre des «électeurs».

Raison pour laquelle l’ESS affirme «être décidé à aller jusqu’au bout de l’affaire». Et si par chance l’autorité judiciaire statuait sur la véracité des accusations de corruption, le bureau fédéral garderait-il sa légitimité à quelques trois mois de la participation de l’équipe de Tunisie à la Coupe du monde ?

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