A l’approche des municipales, des responsables de délégations spéciales ont octroyé des avantages, des licences et des autorisations illégales. Si ce n’est pas de la corruption, cela lui ressemble.
C’est ce qu’a indiqué l’Instance nationale de la lutte contre la corruption (INLUCC), dans un communiqué publié hier soir, mercredi 28 février 2018, en précisant qu’elle a été alertée sur des suspicions de corruption dans des délégations spéciales, où ses équipes ont mené des enquêtes.
Ces enquêtes ont révélé que des cadres ont octroyé des licences illégales, ce qui inquiète l’INLUCC, d’autant que ces abus et irrégularités ont eu lieu peu de temps avant les élections municipales. «Ces agissements pourraient susciter des interprétations diverses», souligne le communiqué.
Le président de l’Instance, Chawki Tabib, rappelle aux membres des délégations spéciales la nécessité de respecter la loi et les réglementations en vigueur.
Les délégations spéciales sont des comités désignés par le gouvernement, après la dissolution des conseils municipaux élus, au lendemain de la révolution de 2011. Elles sont chargées de gérer les affaires municipales en attendant l’élection de nouveaux conseils. La plupart de leurs membres sont issus des partis de la majorité gouvernementale, et notamment Ennahdha et Nidaa Tounes. Elles devraient être remplacées par des conseils élus au lendemain des municipales du 6 mai 2018.
Reste à savoir, si les prochains conseils municipaux vont réexaminer les conditions d’octroi des licences autorisations pointées par l’INLUCC et, éventuellement, les retirer aux bénéficiaires et déclencher des poursuites contre les délégués spéciaux auteurs de ces abus.
Qu’on nous permette d’en douter, car les prochains conseillers municipaux seront très probablement issus des mêmes partis que ceux qu’ils vont remplacer…
Y. N.
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