Présidentielle : La désillusion de Maghzaoui qui s’y voyait déjà (Vidéo)

Crédité de seulement 3,9% des voix par le sondage de Sigma Conseil réalisé à la sortie des urnes, Zouhair Maghzaoui est sans doute le grand perdant de la présidentielle d’hier, dimanche 6 octobre 2024. Ce score confirme la position de «candidat de décor» qui a été la sienne dès l’annonce de sa candidature.  (Vidéo)

Imed Bahri

Le chef du mouvement Echaâb (nationaliste arabe), qui a toujours soutenu le président sortant, Kaïs Saïed, crédité, lui, de 89% des suffrages, a cru pouvoir se rattraper lors de la campagne électorale en osant, de temps à autre, quelques critiques à l’endroit de son idole devenu son concurrent. Mais la mayonnaise n’a pas pris, car les Tunisiens n’étaient pas totalement amnésiques et connaissaient le parcours erratique de l’homme qui a mangé à tous les râteliers.

Nullement décontenancé par les conditions controversées dans lesquelles allaient se dérouler l’élection et profitant même, indirectement (et éhontément), de l’exclusion de certains candidats qui avaient peut-être quelque chance de peser devant Saïed (tels Abir Moussi ou Mondher Zenaïdi qui auraient pu être portés par la machine destourienne), Maghzaoui comptait, dans son for intérieur, sur un vote sanction contre le président sortant pour son maigre bilan, mais c’est lui qui a finalement été sanctionné, car le sien de bilan n’était pas plus brillant.

Dans sa première déclaration après l’annonce des résultats préliminaires, Maghzaoui, dos au mur après le camouflet subit (et on vous laisse imaginer de la part de qui), a dû mettre en doute la crédibilité des chiffres avancés par Sigma Conseil, en formant l’espoir que l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) donnera ce soir des résultats plus justes, comme s’il y avait encore un espoir de ce côté-là.

Après une défaite – et là, pour Maghzaoui, c’est une véritable déroute –, le mieux serait de faire son autocritique pour comprendre pourquoi les Tunisiens ne lui ont pas donné leurs suffrages, avec l’humilité et la sincérité requises, pour tenter ensuite de se remettre en selle, sinon c’est la traversée du désert et le retour à l’anonymat d’où il n’aurait peut-être pas dû sortir.

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