Dans un poste facebook publié dimanche 13 octobre 2024, l’avocat, chroniqueur et analyste politique Imed Ben Halima brosse un tableau sombre de la situation politique et médiatique en Tunisie 13 ans après la révolution dite de la liberté et de la dignité. Nous le traduisons ci-dessous.
«On ne doit pas oublier qu’après les élections d’octobre 2011 qui a permis l’accession des Frères musulmans au pouvoir, c’est l’information libre et plurielle qui a affaibli les islamistes aux élections de 2014 et a permis à Béji [Caïd Essebsi] et son parti d’accéder au pouvoir. Et c’est une partie des médias libres qui a ouvert les plateaux pour attaquer l’alliance entre le Makhzen [Etat profond], les Frérots et la bande de Youssef Chahed, et qui a fait tomber le candidat des islamistes, Youssef Chahed, et Nabil Karoui à la présidentielle de 2019.
«Ce sont les mêmes médias qui ont permis à Kaïs Saïed d’être présent et de s’exprimer librement entre 2011 et 2019 et l’a fait ainsi connaître du grand public.
«Durant toute cette période, beaucoup de gens ont parlé avec audace et ont mis en danger leur liberté et leur vie.
«Aujourd’hui, cette expérience est terminée et l’oiseau est retourné dans sa cage. Il n’y a plus d’information libre ou plurielle. Tu entends une seule musique jouée sur un seul ton. Les espaces ont été fermés et ce sont les portes de [la prison de] Mornaguia qui ont été ouvertes. Fou celui qui court des risques dans un jeu qui n’est soumis à aucune loi et à aucune règle.
«L’information est dans un état de mort clinique et je prévois la faillite et la fermeture prochaines de 80% des médias privés [en Tunisie].»
I. B.
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