Alors que la Tunisie a réussi à donner un coup d’arrêt à la menace terroriste, les partis politiques ne parviennent pas à mettre à sortir le pays de la crise, estime Néji Jalloul.
Dans une interview accordée à l’hebdomadaire ‘‘The Arab Weekly’’, le directeur général de l’Institut tunisien des études stratégiques (Ites) déclare que «la Tunisie a vaincu le terrorisme. À présent, la menace djihadiste est derrière nous. La ville de Tunis est aussi sûre que Paris ou d’autres capitales européennes», ajoutant que «les forces de la garde nationale, qui sont aux premières lignes de la guerre anti-terroriste, sont désormais une référence mondiale dans la lutte victorieuse contre le djihadisme. Des experts et des responsables sécuritaires de plusieurs pays étrangers souhaitent tirer des enseignements de l’expérience tunisienne dans ce domaine.»
Etayant ses propos, l’ancien ministre de l’Education fait allusion à la bataille de Ben Guerdane, en mars 2016, expliquant que «c’est en Tunisie, en premier lieu, que l’organisation terroriste de l’Etat islamique a été écrasée, avant qu’elle ne soit défaite en Irak et en Syrie.»
Reste, à présent, la crise économique qui, selon Néji Jalloul, «est, avant tout autre chose, la résultante de la crise politique dans laquelle se débat le pays: nous assistons à un effondrement de la classe politique. Il s’agit d’un fossé profond qui sépare la classe politique de ce dont le pays a réellement le plus besoin, c’est-à-dire la conception d’un projet national, d’un projet pour la société tunisienne.»
Pourtant, regrette le DG de l’Ites, la Tunisie détient de nombreux atouts pour réussir, à savoir «ses énormes ressources humaines, ses compétences en abondance et ses inépuisables talents, dans tous les domaines.»
Alors que la crise économique persiste et qu’elle s’aggrave chaque jour encore plus, Néji Jalloul déplore que «la scène politique se soit transformée en une arène où les partis passent le plus clair de leur temps à s’accuser les uns les autres», ajoutant «par conséquent, les élites – avec les connaissances, les qualifications et les expertises qu’elles possèdent – ont déserté les partis politiques, ne supportant plus les luttes intestines et le manque d’intérêt pour les projets de développement dont font montre ces partis politiques.»
N’y a-t-il que cela seulement dans cette paralysie de la Tunisie ? N’y a-t-il pas, également, cette alliance contre-nature entre Nidaa Tounes et Ennahdha ? N’y a-t-il pas cette découverte par celles et ceux qui, en 2014, ont choisi «le vote utile» que le parti de Béji Caïd Essebsi les a trahis ? Mais de cela Néji Jalloul, aussi opportuniste que tous les autres, préfère ne pas parler pour garder ses liens avec Nidaa Tounes et Hafedh Caïd Essebi.
Marwan Chahla
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