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Les Prix Comar ouvrent le débat sur la vitalité du roman tunisien

Chaque année à pareille période, le Assurances Comar organisent une soirée pour débattre avec les lauréats des Prix Comar d’Or du roman tunisien en langues arabe et française, en présence des écrivains, des critiques littéraires et des éditeurs.

Par Imed Bahri

Pour ne pas déroger à cette bonne habitude, la soirée s’est tenue, vendredi dernier, 25 mai 2018, dans le joli écrin de la Cité de la Culture, flambant de lumières et dont le public ramadanesque dégageait une joie de vivre toute contagieuse.

La soirée s’est déroulée à la salle Sophie El Goulli, qui porte le nom d’une universitaire, historienne d’art, et surtout d’une écrivaine, auteure de plusieurs recueils de poésie et de romans, notamment ‘‘Les mystères de Tunis’’ et, ‘‘Hashtart’’, roman historique inspiré de la légende de Carthage, qui remporta le prix spécial du jury du Comar d’Or, en 2004. Ce n’était sûrement pas une coïncidence, mais un clin d’œil de Kaouther Kridane, la secrétaire général des prix Comat d’Or.

Les entreprises au service de la culture nationale

Aux côtés des auteurs primés, deux hommes (Ali Bécheur, Comar d’Or pour ‘‘Les lendemains d’hier’’, et Ridha Ben Hamouda, Prix spécial du jury pour ‘‘La Marmite d’Ayoub’’) et deux femmes (Khairia Boubtan, Comar d’Or pour ‘‘Ibnat Al-Jahim’’, et Safia Gam Ben Abdeljalil, Prix Découverte du premier roman pour ‘‘Laita Chahdan’’), la troisième femme, Ines Abassi (Prix spécial du jury pour ‘‘Menzel Bourguiba’’), s’étant absentée ce soir-là.

En prenant place à la tribune et en participant à la rencontre du début jusqu’à la fin, Hakim Ben Yedder, directeur général des Assurances Comar, et Lotfi Belhaj Kacem, directeur général adjoint, ont tenu à souligner l’intérêt que leur entreprise accorde à ce prix qui est (déjà ?) à sa 22e édition. Ils se sont d’ailleurs félicités de l’impact positif des Prix Comar sur le développement du roman tunisien dans les deux langues, l’arabe et le français, ainsi que sur l’activité éditoriale au cours des deux dernières décennies. Ils ont également appelé les autres entreprises à s’intéresser également à la culture, à la littérature et aux arts, de manière à contribuer au rayonnement de la culture tunisienne dans la diversité de ses expressions et de ses inspirations.

Hakim Ben Yedder et Lotfi Haj Kacem.

La rencontre fut une occasion pour les auteurs pour parler de leurs œuvres primées, de leur expérience personnelle avec l’écriture romanesque, de leurs relations avec les éditeurs, les critiques et les lecteurs, en répondant au passage aux interrogations de certains présents.

Paroles d’écrivains

Ali Bécheur, recordman du Comar d’Or, puisqu’il en a remporté le troisième cette année, a évoqué son expérience avec la densité de la langue, la précision des mots qui se font poésie, la musique des phrases qui se déploient dans le texte, et le rythme et la respiration du récit devenant témoignage de l’être et reconfiguration du monde. Grâce au travail de la mémoire, celle de l’écrivain qui se conjugue à celle des mots, le présent cesse d’exister. Il devient un passé qui se déploie dans l’avenir. D’où le titre de son roman

Khairia Boubtan et Ali Becheur.

Ridha Ben Hamouda, de son côté, a osé une comparaison pour le moins surprenante entre l’écrivain et le rugbyman, l’écriture exigeant autant d’abnégation, de dévouement, de dépense et de sacrifice de soi, autant de fatigue et de sueur, que ceux exigés d’un joueur de rugby. Mais l’effort ici n’est pas synonyme de corvée ou de douleur, mais de plaisir et de joie, plaisir et joie de la création où l’être traduit ses plus secrètes pulsions.

Dans leurs réponses aux interrogations des écrivains, dont certains n’ont pas été primés, les membres du jury ont insisté sur un point qui nous semble importants. Certains livres présentés aux prix ne sont pas des romans, c’est-à-dire des œuvres de fiction avec une histoire, une intrigue et des personnages, mais des témoignages personnels et des récits de souvenirs. Ces textes, qui n’appartiennent pas au genre, n’entrent pas dans la course pour l’obtention du prix, ont-ils expliqué.

Ali Becheur et Sassi Ben Halima.

Autre point important souligné : les éditeurs devraient faire davantage d’effort pour parfaire leur travail d’édition, pas toujours irréprochable, notamment en soignant la mise en page, la conception des couvertures et, surtout, la correction linguistique. Car, certains livres présentés au concours présentent des erreurs d’orthographe et, surtout, beaucoup de coquilles. Ce qui pénalise les écrivains et réduit leurs chances de remporter le prix.

Littérature : Ali Bécheur remporte le prix Comar d’Or du roman de langue française

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