Tunisie | 10 000 migrants subsahariens rapatriés depuis janvier

Lors d’une réunion conjointe des commissions des Affaires étrangères et des Investissements de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et du Conseil national des régions et des districts (CNRD), le 4 novembre 2025, le ministre des Affaires étrangères, Mohamed Ali Nafti, a annoncé que, depuis début 2025, la Tunisie a assuré le rapatriement de 10 000 migrants subsahariens sans papiers dans le cadre d’un programme de «retour volontaire» mis en œuvre avec le soutien de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et en coordination avec les pays africains d’origine.

Le ministre a précisé que l’objectif est d’étendre cette mesure aux migrants sans papiers restants, dans le respect de la dignité humaine et en luttant contre les réseaux de trafic d’êtres humains.

M. Nafti a également précisé que Tunis n’entend pas devenir un pays de transit vers l’Europe.

Dans son discours, le ministre a lié les chiffres des retours à la lutte contre les trafiquants, qualifiant les migrants de «victimes» des réseaux criminels et insistant sur le cadre du retour volontaire convenu avec les pays d’origine. Il a réaffirmé la position «catégorique» de la Tunisie auprès de ses interlocuteurs européens : refuser d’être un pays de transit ou de résidence pour les migrants en situation irrégulière et plaider pour une approche commune privilégiant les voies de migration régulières. Cette position a également été réaffirmée lors de récentes rencontres avec des représentants européens et de l’OIM, a-t-il expliqué.

Les données les plus récentes de l’OIM indiquent qu’au premier semestre 2025, des milliers de personnes en Tunisie ont bénéficié d’une assistance au retour volontaire ; rien qu’en juillet, l’agence a facilité plus d’un millier de rapatriements dans le cadre du programme AVRR. Ces chiffres permettent de mieux appréhender l’importance de l’annonce faite par les autorités tunisiennes d’une nouvelle étape dans la consolidation de la stratégie migratoire du pays : une coopération accrue avec les partenaires africains et les organisations internationales en matière de retour volontaire et une position ferme contre la transformation du pays en plaque tournante du transit vers l’Europe. Le défi restera double : garantir des normes de protection et de dignité aux personnes de retour tout en maintenant un dialogue efficace avec les partenaires européens sur la mobilité légale, le développement et la lutte contre les trafiquants.

Sauf qu’en réalité, le grand nombre de sans-papiers résidant en Tunisie dans des conditions souvent déplorables et qui sont en attente de départ vers les côtes européennes, font de la Tunisie e pratique un pays de transit des migrants illégaux. Ce qui crée beaucoup de problèmes pour le pays où des zones entières, à El-Amra notamment, dans le gouvernorat de Sfax, sont carrément occupées par des migrants sur le départ vers l’Europe. Ces migrants, dont on ne connaît pas le nombre exact, se reproduisent et donnent naissance à des enfants apatrides dont l’avenir demeure incertain.

I. B.

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