Des manifestations antigouvernementales ont éclaté à Kairouan le 14 décembre 2025 et ont duré plusieurs jours, suite à la mort, deux jours plus tôt, d’un jeune homme, Naïm Briki, ouvrier journalier de 30 ans, grièvement blessé lors de son arrestation, le 22 novembre, «par la police tunisienne», affirment les manifestants, dont 21 ont été arrêtés par les autorités sécuritaires.
La police a pris en chasse Briki, qui circulait à moto sans papiers, après qu’il aurait refusé de se soumettre à un contrôle. La course-poursuite du jeune homme s’est terminée par une collision entre sa moto et un véhicule de police. Sa famille a également rapporté qu’il avait été brutalement battu par plusieurs policiers par la suite.
La mort de Briki illustre la politique d’impunité des autorités tunisiennes, a dénoncé le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES), dans un communiqué publié le 16 décembre, condamnant fermement «toutes les formes de violence policière et l’usage excessif de la force».
«La mort de Naim Briki met en lumière les tragédies récurrentes liées aux violences policières systématiques et illustre, une fois de plus, la politique d’impunité», peut-on lire dans le communiqué.
Le forum a également exigé que «toute personne reconnue coupable d’implication» dans le meurtre de Briki soit tenue pour pleinement responsable. Tout en appelant à une «enquête judiciaire transparente» sur ce crime, garantissant que toute la vérité soit révélée et que les responsables soient traduits en justice «sans discrimination ni protection institutionnelle».
De plus, le FTDES a mis en garde les autorités contre l’impunité dont jouissent les auteurs de torture et de violences policières, et a exigé l’arrêt de la répression et des poursuites judiciaires contre les manifestants.
Il est à rappeler que la justice tunisienne a ordonné la libération de 20 manifestants arrêtés, mais a émis des mandats d’arrêt contre 4 autres pour leur implication présumée dans ces mêmes événements.
Parallèlement, le parquet de Kairouan a annoncé l’ouverture d’une enquête afin de faire la lumière sur les circonstances de la mort de Briki. Mais il est peu probable que des agents de sécurité soient poursuivis dans le cadre de cette affaire, car la justice tunisienne n’est pas réputée pour sa grande intransigeance à l’égard des abus attribués aux forces de sécurité.
I. B.



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