Un travailleur agricole ivoirien a été découvert mort, hier soir, mercredi 6 février 2019, dans la ferme où il travaillait illégalement, dans la région de Sabbala, à Sidi Bouzid.
Le propriétaire de la ferme a été alerté et a transporté le corps à l’hôpital où les médecins ont constaté la mort et alerté la police. Le procureur de la république a ordonné une autopsie afin de déterminer les circonstances exactes du décès.
Le défunt (43 ans) n’avait ni permis de travail, ni titre de séjour en Tunisie. Selon des témoignages, il était exploité par le propriétaire de la ferme, ce que l’enquête devrait vérifier.
Le 4 février courant, une enquête avait été ouverte après le décès, à Sfax, d’un autre ressortissant ivoirien, pendant le travail. Il était employé par un homme d’affaires qui avait confisqué son passeport pour l’empêcher de partir.
Réagissant à ce drame, l’Organisation «Tunisie terre d’émigration et d’asile», a rappelé avoir enregistré, l’an dernier, 410 plaintes d’exploitation économique et de mauvais traitement de la part d’ouvriers subsahariens.
L’Association tunisienne de soutien des minorités (ATSM), quant à elle, a tiré la sonnette d’alarme sur ces abus : «La situation des sans-papiers est la même depuis des années, ils sont exploités, et depuis des années, nous appelons à régulariser leurs situation», a déploré l’ATSM.
De son côté, l’Observatoire pour la défense du droit à la différence (O3D) a appelé à l’application de la loi, notamment l’article 8, qui exige une autorisation pour exercer une profession. «Il faut appliquer la loi et juger toute personne exploitant un ressortissant étranger en raison de sa situation précaire».
Y. N.
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