Un nombre important de Tunisiens, Nigérians et Kenyans ont l’intention de quitter leurs pays dans les cinq ans à venir, selon une enquête menée, en 2018, par le think tank américain Pew Research Center (PRC).
Par Marwan Chahla
Selon les résultats de cette étude, certains de ces migrants potentiels ont déjà entamé les démarches nécessaires à cette fin – à savoir, rassembler les informations sur le pays de leur destination et épargner l’argent pour ce déplacement.
Dans les trois pays africains qui arrivent en tête de ce classement mondial – Nigéria, Tunisie et Kenya –, les 2/3 ou plus des candidats au départ qui ont été interrogés par PRC citent la recherche d’un emploi, la poursuite des études et le rapprochement familial comme étant les raisons principales motivant leur souhait de quitter leurs pays.
Les conflits internes (guerre civile, troubles ethniques et autres crises sociales) sont également des facteurs importants qui déterminent le déplacement: au Nigéria et au Kenya, une grande proportion des migrants potentiels déclarent qu’ils souhaitent échapper à la violence.
Au Nigéria, le pays africain le plus peuplé avec plus de 190 millions d’habitants, près de la moitié (45%) des personnes adultes envisagent de quitter leur pays dans les cinq prochaines années –un pourcentage de très loin le plus élevé de ceux des 12 pays recensés par le PRC sur quatre continents. En Tunisie, il s’agit du quart (24%) des adultes interrogés qui comptent émigrer au courant du quinquennat à venir; et 19% des Kenyans de cette même catégorie d’âge ont l’intention d’émigrer…
Bien que ces émigrés potentiels aient pris cette décision du départ, la plupart de ces personnes n’ont pas entrepris les préparations nécessaires.
En Tunisie, selon l’enquête du PRC, 70% de ceux qui ont l’intention de quitter le pays dans les cinq années à venir ont rassemblé les informations sur leur déplacement dans un pays étranger, plus de la moitié (54%) ont fait des économies ou emprunté pour payer leur voyage et plus de la moitié également (52%) ont déposé des demandes pour l’obtention des documents nécessaires à cet effet –tel que passeport ou visa.
Plus d’un quart (28%) des Tunisiens qui envisagent d’émigrer ont entrepris les trois démarches susmentionnées, soit 7% des personnes adultes interrogées par les enquêteurs de PRC.
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