La société civile appelle la justice à poursuivre Intissar Kherigi, fille de Rached Ghannouchi, président du parti islamiste Ennahdha, pour avoir diffusé la rumeur sur le décès du chef de l’Etat Caïd Essebsi. Ils proposent 6 mois de prison ferme, peine prononcée en janvier 2018, contre 2 jeunes ayant diffusé la même rumeur.
Lorsque le chef de l’Etat (92 ans) a été transporté, jeudi dernier, à l’hôpital militaire de Tunis, suite à un malaise aigu, Intissar Kheriji a cru bon publier un tweet, annonçant le décès de Béji Caïd Essebsi, sans aucun état d’âme, et c’est à peine si elle ne s’en est pas réjouie.
Pis encore, la fille de Rached Ghannouchi s’est permise d’ajouter que le président de l’Assemblée, Mohamed Ennaceur s’apprêtait à prendre le pouvoir jusqu’à la tenue des élections, avant de s’interroger : «Qui va donc signer l’amendement de la loi électorale récemment votée par les députés?»
Cette intox qui porte atteinte à la stabilité du pays, qui plus est diffusée par la fille du président d’Ennahdha, parti au pouvoir, a ajouté du crédit à la rumeur diffusée par des médias étrangers annonçant à tort le décès du chef de l’Etat.
La société civile appelle la justice à faire preuve d’équité et à ouvrir une enquête, comme cela fût le cas pour les 2 jeunes de Jendouba, qui ont diffusé, en novembre 2017, la même rumeur sur les réseaux sociaux et qui ont été condamnés, en janvier 2018, à 6 mois de prison ferme et à une amende de 5.000 dinars tunisiens (DT).
Pour les détracteurs d’Intissar, la rumeur lancée par cette dernière est plus grave que celle diffusée par les 2 jeunes de Jendouba, vu qu’elle est la fille de l’un des hommes les plus puissants en Tunisie, Rached Ghannouchi, une sorte de numéro 2 de fait, et qu’elle est aussi avocate et activiste politique, basée à Londres, et qui n’est pas sans savoir les graves conséquences de son acte.
«On ne veut pas d’une justice de deux poids deux mesures et nul n’est au dessus de la loi», ont lancé les activistes.
On notera que le papa d’Intissar avait dénoncé les rumeurs sur le décès du président de la république, accusant leur auteurs, notamment des médias étrangers, de vouloir semer la zizanie en Tunisie, qui plus est à quelques mois des élections. Il n’avait cependant pas pipé un mot sur la bourde de sa propre fille…
Y. N.
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