Une autre candidature s’ajoute aujourd’hui, lundi 5 août 2019, à la quinzaine déjà enregistrée par l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) : celle de l’artiste bohémien Abdelhamid Ammar, dont la photo saluant le cortège funèbre du regretté président Béji Caid Essebsi, le 27 juillet 2019, avait ému les Tunisiens.
Par Yüsra Nemlaghi
L’artiste, qui avait fait couler beaucoup d’encre et des larmes d’émotion, veut lui aussi tenter sa chance dans la course à la présidence. Sa photo avait été partagée sur les réseaux sociaux et il avait bénéficié d’une grande popularité : il a fait la Une de plusieurs journaux et a été invité dans plusieurs émissions, avant d’être reçu par le ministre des Affaires culturelles, Mohamed Zinelabidine, qui lui rendit hommage, le 29 juillet.
Abdelhamid Ammar, un artiste qui a choisi de vivre en bohème, cheveux longs, longue barbe sel et poivre et habillé chichement, se plaint parfois de ce que les autorités ne reconnaissent pas sa valeur. D’autres fois, il les remercie vivement, en assurant que le ministre Zinelabidine, en personne, lui rend visite régulièrement et l’encourage dans ses projets…
Bref, Abdelhamid Ammar est un artiste assez original, qui a décidé de se présenter à la présidentielle, en tant qu’indépendant. Il lui faudra, cependant, collecter 10.000 parrainages de citoyens pour que sa candidature soit approuvée par l’Isie, avant de se lancer dans la campagne électorale.
«Je me présente à la présidentielle pour répondre à la demande du grand public qui m’a poussé à le faire et pour l’honneur de ma ville natale Teboulba. C’est une responsabilité historique», a-t-il lancé au médias, après avoir déposé sa candidature, ajoutant : «Par ailleurs, je ne cherche pas le salaire et je m’engage à verser les 3/4 de mon salaire de président pour les chômeurs et les artistes et le quart restant restera dans les caisses de l’Etat».
La candidature de l’artiste bohémien peut sembler farfelue, mais lorsque l’on sait que d’autres candidats, mieux habillés et rasés de près, traînent des affaires de corruption financière et de blanchiment d’argent, et se présentent uniquement par avidité du pouvoir et pour bénéficier de l’impunité qu’offre l’immunité présidentielle, on doit prendre plus au sérieux l’artiste et lui souhaiter bonne chance, car il a sûrement fait ce pas par amour de la patrie, qu’il considère tendrement comme sa seule et unique famille…
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