L’entretien de Slim Riahi avec Sami Fehri diffusé, mercredi 4 septembre 2019, sur El-Hiwar Ettounsi, a été qualifié par la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica) de publicité politique ayant aussi visé à porter préjudice aux adversaires politiques de l’interviewé.
Que c’est très gentiment dit tout ça ! Ainsi, donc, la chaîne privée a écopé d’une gentille amende de 50.000 dinars tunisiens (DT) et a été sommée de retirer de ses pages toutes les vidéos relatives à cet entretien, dont la diffusion est désormais interdite.
Brrr. Sami Fehri doit trembler de peur et ne risque pas de récidiver.
Plus sérieusement, l’Instance, qui a du mal à imposer son autorité à un paysage audio-visuel corrompu et gangrené par l’argent sale, a également reproché à l’animateur d’avoir pris partie, lors de cet entretien, en reformulant à l’affirmatif le récit de l’invité, ce qui est contraire à la déontologie du métier, surtout que, dans ses déclarations, M. Riahi a porté atteinte à la réputation de ses adversaires politiques, tout en cherchant à se blanchir de tous les soupçons de corruption qui lui valent des poursuites judiciaires.
Avouons que l’amende est une bien maigre sanction, pour une chaîne qui met en danger le processus démocratique et qui ne respecte pas la loi, et les mauvaises langues disent que les 50.000 DT que devra payer M. Fehi seront déduits de la grosse somme qu’il a empochée pour réaliser cette publicité politique.
L’entretien est aussi et surtout un règlement de compte qui démontre à quel point la campagne électorale est souillée par des lobbys de la corruption dont les deux acolytes sont des figures emblématiques.
Y. N.
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