En matière de financement, la Tunisie bat tous les records, les montants rapportés au nombre d’habitants. Hélas, l’argent reçu n’est pas toujours dépensé à bon escient, car les résultats escomptés tardent à être perçus.
Par Amine Ben Gamra *
À titre d’exemple, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) a soutenu, durant les quatre dernières années, près de 1000 entreprises, en Tunisie. Moyennant une enveloppe de l’ordre de 20 millions d’euros (M€), soit environ 65 millions de dinars tunisiens (MDT).
De son côté, le Fonds d’appui à la compétitivité et au développement des exportations, connu sous le nom de Tasdir+, a accordé, durant ces dernières années, une enveloppe globale estimée à 20 MDT à 103 entreprises, 17 consortiums et 17 start-ups, lesquels ont bénéficié d’une prime globale de 10 MDT, soit une prime moyenne de 88.404 DT par entité retenue.
Un taux de croissance de 1,1% attendu en 2019
Le secteur du capital investissement a enregistré, pour sa part, plus de 420 MDT d’investissements, qui ont bénéficié à 184 projets.
Ce sont là, additionnés aux financements dont bénéficie l’Etat, sous formes de dons et de prêts, des montants considérables Mais, malgré tout ça, le taux de croissance pour l’année 2019 se situe à seulement 1,1%, un taux considéré comme très faible, eu égard aux moyens mis en œuvre pour impulser la dynamique économique.
Dernièrement, le fonds des fonds, créé en 2019 et dédié aux start-up tunisiennes, vient de recevoir un prêt de 20 M€ (65 MDT millions de dinars) de la Banque africaine de développement (BAD), et la Banque allemande de développement (KfW) vient de mettre à la disposition de la Tunisie des prêts et des dons à hauteur de 63,75 M€, près de 200 MDT.
Pour des investissements vraiment rentables
Pour que ces fonds soient utiles et donnent leurs fruits, il faut veiller à ce qu’ils soient injectés dans des investissements vraiment rentables. Et pour cela, mettre en place une base de données consacrée aux projets et activités financés par ces fonds, l’état d’avancement de leur réalisation et leurs engagements et apports financiers. Des cycles de formation et de recyclage doivent aussi être organisés pour renforcer l’expertise, les compétences et le savoir-faire en capital-risque et veiller au respect des bonnes pratiques.
* Expert comptable, commissaire aux comptes et membre de l’Ordre des experts comptable de Tunisie.
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