L’Etoile sportive du Sahel (ESS) a fait une très mauvaise affaire en perdant face à Al-Hilal, hier, samedi 28 décembre 2019. Il a réduit sensiblement sa marge de manœuvre, dilapidant 3 points précieux, avant deux déplacements, au Soudan et au Caire, lors de ses trois prochains matches. C’est le moment, après une 3e défaite de suite, de faire le point avec l’entraîneur Juan Carlos Garrido.
Par Hassen Mzoughi
Après deux victoires initiales, l’ESS a raté la passe de trois, battu par Al-Hilal 1-0, (59e, but d’Athar Eltahir), en match comptant pour la 3e journée de la phase de groupes de la Ligue des champions africaine.
Après cette défaite, l’ESS n’est plus seul en tête du groupe B. Il est rejoint à la première place (6 points) par Al-Hilal et Al-Ahly, facile vainqueur, hier, au Caire du représentant zimbabwéen, le FC Platinum (2-0), avec un doublé de Walid Soliman (6e, sur un service du Tunisien Ali Maaloul et 69e). Après une défaite (face à l’ESS) et une victoire (devant Al-Hilal), lors des deux premières journées, la formation du Caire a réalisé une bonne affaire. Tout comme Al-Hilal, qui jouera 2 fois à domicile, face à l’ESS le 11 janvier prochain (4e journée) et Al Ahly le 1er février lors de la dernière journée de la poule B.
En revanche l’ESS a fait une très mauvaise affaire. Il a réduit sensiblement sa marge de manœuvre en dilapidant 3 points précieux, avant deux déplacements périlleux, au Soudan et en Egypte, lors de ses trois prochains matches, pour affronter ses deux concurrents pour les quarts de finale. Al-Ahly est lui aussi appelé à jouer deux fois en déplacement contre Platinium (11 janvier) puis Al Hilal (1er février) mais il accueillera l’ESS le 24 janvier.
Comme on le voit, c’est bien l’ESS qui hérite d’un programme très compliqué. Nous lui souhaitons beaucoup de chance mais avant tout de hisser son niveau de jeu en phase retour des matches de groupes.
1 seul but marqué et 5 encaissés en 3 matches
L’équipe étoilée, a enchaîné hier une 3e défaite, après deux revers en championnat de Tunisie, face au Stade Tunisien (3-1) et l’Etoile sportive de Metlaoui (1-0). Hier encore, elle a affiché un fond de jeu inquiétant et une inefficacité indigne d’une formation qui vise les podiums… Le bilan des trois derniers matches est significatif : 1 seul but marqué, 5 encaissés.
Hamada Sedki, le coach de l’équipe soudanaise et l’ex-défenseur international d’Al-Ahly, a opté pour la sécurité. Sans difficulté, son équipe a neutralisé l’ESS, dont les joueurs ont péché par précipitation et nervosité. Il a même fait la différence sur un contre en seconde période. C’est ce qu’on appelle la réussite à 100%.
Garrido, lui, a échoué. Il n’a jamais réussi à mettre son empreinte dans un match qui lui échappait faute d’avoir paré aux pièges que lui posait le coach d’en face, notamment en serrant le marquage sur Wajdi Kechrida, Yassine Chikhaoui et Karim Laribi.
Généralement les entraîneurs arrivent à reprendre la main en seconde mi-temps, le technicien espagnol ne l’a pas fait, laissant Sedki gérer tranquillement sa partie. Ce dernier a même donné la consigne, à la pause, de remonter rapidement la balle, sachant que l’ESS allait avancer les lignes, et donc concéder dangereusement les espaces. Ce dont profita Eltahir, laissé libre, pour marquer l’unique but de la partie.
Firas Belarbi oublié…
Garrido a mal choisi d’entrée. Il a aligné 5 défenseurs (Ammar Jemel, Zied Boughattas, Bahaeddine Sallami, Mortadha Ben Ouannes et Wajdi Kechrida), deux milieux défensifs, Slim Boukhanchouche et Mohamed Methnani, et seulement 3 attaquants : Yassine Chikhaoui, Karim Laribi et Moez Haj Hassen, avant de s’apercevoir, trop tard, que les Soudanais ne bougeaient pas. Cette composition n’est pas suffisamment armée pour peser sur Al-Hilal. Les rentrées d’Amine Ben Amor et Iheb Msakni (68e) puis Bilel Mejri (72’) pour faire le surnombre offensif n’ont rien changé à la situation.
Garrido a toutefois oublié Firas Belarbi sur le banc, le milieu offensif qui pouvait apporter une solution par la précision de ses centrages et de ses balles arrêtées, sans oublier la puissance de son tir. L’absence de ce milieu créateur à côté de Yassine Chikhaoui, capable de casser les lignes par des passes verticales face au bloc bas des bleus, s’est bien sentie hier à Rades.
Il y aura deux tests cruciaux
Contre le Stade Tunisien, très compact et surtout bien efficace, l’ESS a joué à l’identique, sans inspiration et avec beaucoup de précipitation. Pareil face à Metlaoui qui lui a opposé une solide résistance. Malgré cette série négative, Garrido n’a jamais assumé ses erreurs. Hier il a évoqué l’arbitrage qui n’a pas compté une minute de temps perdu, comme si cela tenait à cette «négligence», et la perte du temps par les Soudanais. Il a stigmatisé l’état du terrain pour expliquer la défaite devant Metlaoui et il a encore pointé l’arbitrage lors de la défaite contre le Stade Tunisien. L’entraîneur de l’ESS sera bien inspiré de regarder la réalité en face au lieu de chercher des alibis. Son équipe est inefficace, point barre. Et c’est ce point qu’il devait soigner.
En tous les cas il y aura deux «tests» cruciaux : le choc contre le Club Africain le 4 janvier (13e journée) qui déterminera la chance de l’ESS en championnat, puis le déplacement au Soudan, une semaine après, pour un autre match décisif en Ligue des champions. Garrido devra réussir ces deux examens !
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