A quelques heures de la fin du délai dont dispose le chef du gouvernement désigné, Elyes Fakhfakh, pour soumettre son équipe ministérielle au président de la république et au parlement, Ennahdha continue de négocier de nouveaux portefeuilles et d’élever la barre de ses conditions par rapport à sa représentativité gouvernementale.
Fakhfakh aurait décidé, si on en croit plusieurs sources médiatiques, de joindre le ministère de l’Environnement et celui des Affaires locales, et d’accorder le département résultant de cette fusion à Anouar Maârouf, ministre sortant des Technologies de la communication et de l’Economie numérique, qui appartient à Ennahdha, et qui était déjà annoncé à la tête des Affaires locales.
Tahya Tounes, dont le candidat Chokri Ben Hassen était annoncé à la tête de l’Environnement, devrait avoir, en contrepartie, un autre ministère parmi ceux initialement destinés à des indépendants.
Sur un autre plan, Rached Ghannouchi, président du mouvement islamiste, négociera, selon Mosaïque FM, l’obtention d’un 8e portefeuille au sein du gouvernement, aujourd’hui, 19 février 2020, lors de sa rencontre avec Fakhfakh. Et si sa demande est acceptée, ce nouveau ministère sera accordé à Lotfi Zitoun.
Par ailleurs, Ennahdha veut que les ministères de l’Intérieur et des Technologies de la communication soient octroyés à des personnalités indépendantes autres que celles proposées par Fakhfakh, qui sont respectivement Hichem Mechichi et Lobna Jribi.
Ainsi, après avoir définitivement perdu l’espoir de matérialiser sa principale exigence, à savoir l’intégration de Qalb Tounes au gouvernement, à moins qu’il ne s’agisse là que d’une simple carte de pression, Ennahdha décide de concentrer ses efforts sur ce nouveau deal avec Fakhfakh, qui conduira probablement à la réussite de ce dernier à obtenir la confiance du parlement.
D’ailleurs, soit dit en passant, ni Ennahdha ni encore moins Qalb Tounes n’ont envie de voir l’Assemblée dissoute par le président de la république et des élections législatives anticipées organisées dans la foulée, car ils risquent d’être balayés par leurs propres électeurs qu’ils ont trompés et trahis, et de voir, par conséquent, d’autres forces monter, notamment le Parti destourien libre (PDL) de Abir Moussi, l’ennemie jurée des islamistes.
C. B. Y.
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