La Rose Blanche, un des premiers groupes agro-alimentaires en Tunisie, vient de proposer au gouvernement de nouvelles semences de blé pour améliorer le rendement à l’hectare.
Selon Mohamed Rekik, directeur général du groupe, lesdites semences sont importées et proposées sur le marché à un prix supérieur à celui des semences sélectionnées locales, soit 150 dinars le quintal contre 115 dinars pour les locales.
M. Rekik, qui accordait un entretien au magazine ‘‘L’Economiste Maghrébin’’, a ajouté que le gouvernement a refusé de subventionner les semences sélectionnées du groupe sous prétexte qu’elles sont importées alors qu’elles ont fait l’objet de plusieurs transformations dans le pays. Car, explique-t-il, «une fois en Tunisie, ces semences dites de la génération 3 font l’objet d’une première multiplication pour passer à la génération 4 et d’une seconde multiplication pour pouvoir être vendues sur le marché tunisien».
Il estime que «ce produit, né en Tunisie une première fois et une deuxième fois, ne peut être considéré, en fin de compte, que comme un produit tunisien».
Ces semences à fort rendement sont expérimentées actuellement en Tunisie. Pour nous en donner une idée, M. Rekik a cité deux exemples, celui d’un agriculteur de Kairouan qui a cultivé, en irrigué, ces semences et obtenu un rendement de l’ordre de 96 quintaux à l’hectare et celui d’un autre qui a expérimenté ces semences sur 900 hectares en non irrigué et obtenu 76 quintaux à l’hectare. Il s’agit, de toute évidence, de rendements forts intéressants en comparaison avec les 20 quintaux à l’hectare obtenus, en moyenne, avec des semences locales moins résilientes.
Et M. Rekik d’aller plus loin et de faire miroiter ce scénario séducteur : «Si on réalise avec ces semences un rendement moyen de 60 quintaux à l’hectare sur une superficie de 500.000 hectares – sur un total de 1,2 million d’hectares réservés, actuellement, aux grandes cultures –, on aura réalisé 30 millions de quintaux, soit 2 millions de plus que les besoins annuels de la Tunisie (28 millions de quintaux)», de quoi réaliser notre autosuffisance en céréales.
Khémaies Krimi
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