Commentant l’humiliation subie par l’ancienne Pdg de Tunisair et de la SNCFT, Sarra Rejeb, et que lui a infligée le nouveau ministre d’Etat, ministre du Transport, Anouar Maarouf, l’auteur, ancien Pdg de Tunisie TradeNet, a publié un post Facebook où il déplore le sort souvent réservé aux commis de l’Etat non-adossés à des partis puissants. Edifiant…
Par Mustapha Mezghani *
Au risque de vous choquer, je suis surpris que vous soyez choqués que Sarah Rejeb soit traitée de la sorte.
Je compatis avec elle, car je sais ce que c’est.
Cependant, je suis désolé, mais beaucoup d’anciens ministres et secrétaires d’Etat et beaucoup d’anciens conseillers de ministres sont traités de la sorte. Ils sont beaucoup plus nombreux que vous ne le pensez.
Ceux qui ne sont pas traités de la sorte, sont ceux qui ont un solide parti derrière eux qui les soutient.
Un ami, qui a été secrétaire d’Etat en 2011, s’est retrouvé «simple» ingénieur au sein de l’entreprise publique dont il est issu, et a du se résigner à quitter le secteur public.
Une ministre qui a fait beaucoup de mal à l’économie tunisienne est actuellement à la tête d’un conseil national avec rang de secrétaire d’Etat.
À chaque changement de gouvernement, les anciens conseillers se trouvent dans des positions délicates.
S’il est logique que les ministres veuillent ramener leurs équipes, ce qui est tout à fait normal, car un conseiller a avant tout une relation de confiance avec son ministre. Il est moins logique et décevant que ces conseillers soient traités avec mépris ou mal traités, indépendamment de leur compétence.
Pour information, de tels agissements sont indépendants de la couleur politique du ministre. J’ai eu l’occasion de les voir chez différents ministres venant de différents bords.
Quand les ministres sortants placent leurs conseillers à des postes fonctionnels, les critiques fusent de toute part disant qu’ils noyautent l’administration par ces nominations de dernière minute, sauf qu’ils n’ont pas pu placer ces «compétences» plus tôt vu qu’ils en avaient besoin dans leur cabinet, car la réussite d’un ministre ne vaut que par la compétence de son cabinet. Les laisser dans une position de conseiller en partant, c’est les exposer à tous les risques possibles et imaginables avec l’arrivée du nouveau ministre.
Je compatis avec Sarra Rejeb. Ayant été conseiller au sein de plusieurs cabinets ministériels, j’ai eu à subir des agissements du même genre et ai eu l’occasion de voir la manière dont sont traitées différentes personnes et hauts cadres de l’administration lors des changements ministériels.
* Ancien conseiller du ministre de l’Enseignement supérieur de la recherche scientifique et des TICs.
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