L’épidémie du coronavirus (Covid-2019) progresse rapidement sur le territoire de la Tunisie, comme partout ailleurs. Il faut préparer vite nos hôpitaux et mettre tous les moyens nécessaires de toute nature pour faire face à l’aggravation de la situation sanitaire.
Par Amine Ben Gamra *
Il faut préparer aussi les établissements de santé répartis sur tout le territoire pour recevoir des personnes atteintes du Covid-19. Et se mettre en ordre de bataille avec l’installation de tentes à l’extérieur des bâtiments, la mise en place d’un circuit isolé de transfert des personnes atteintes du Covid-19, l’adaptation des respirateurs des blocs opératoires et la formation accélérée du personnel soignant aux gestes médicaux.
La disponibilité des masques et des équipements de protection est une urgence absolue. Un seul hôpital peut consommer un millier par jour pour protéger son personnel et les malades qui y sont soignés. C’est une ressource essentielle en première ligne face à l’épidémie, il faut en avoir un stock stratégique par hôpital destiné à recevoir des personnes atteintes du Covid-19. Des experts en hygiène, en ingénierie biomédicale et en logistique doivent être mis à la disposition des établissements de santé pour parer au plus urgent et trouver des solutions rapides aux problèmes émergents au fur et à mesure.
Pour freiner l’avancée du virus, il faut agir vite et prendre des décisions rapidement pour renforcer les moyens humains et techniques de nos hôpitaux, qui, bien avant cette épidémie, étaient très mal dotées. Il va falloir désormais les privilégier et leur accorder le maximum de financement.
Il faut renforcer tous les moyens à disposition, qu’il s’agisse des lits, des équipements, des médicaments, du personnel sanitaire, et ordonner la réquisition de tous biens et services nécessaires à la lutte contre la catastrophe sanitaire, par exemple, utiliser des taxis et des hôtels pour le personnel soignant, réquisitionner du matériel médical, des masques de protection pour les professionnels de santé ou certaines populations à risque… Certaines de ces mesures ont déjà été prises et mises en œuvre ; il va falloir maintenir la mobilisation et la pression. Tout relâchement pourra être fatal.
On parle du certain pourcentage d’atteinte de la population, mais il faut penser aussi au pourcentage d’atteinte du personnel médical, paramédical et administratif. Aussi doit-on identifier les risques au niveau des hôpitaux et mettre en place des procédures efficaces pour limiter les risques de contagion au niveau des établissements de santé.
Par ailleurs, o ne peut continuer à effectuer quelques dizaines de tests par jour, car pour avoir une idée plus précise de l’état de l’épidémie, il faut renforcer la capacité d’analyse en multipliant les laboratoires en mesure d’effectuer les tests de détection du Covid-19. Et pas seulement à Tunis, l’épidémie ayant désormais essaimé du nord au sud du pays.
Des mesures doivent être prises urgemment, notamment au niveau de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) pour libérer les mains du gouvernement et lui permettre notamment d’effectuer les achats d’urgence sans appel d’offre.
Tous les hôpitaux de secteur public et les cliniques privées doivent être mis à contribution et coordonner leurs moyens, techniques et humains, pour faire face à cette épidémie. Il faut libérer des lits, des équipements, du personnel… Et même en ajouter, selon les besoins… A cet effet, le ministre de la Santé doit penser à rappeler des médecins et des infirmiers retraités, après l’élimination des procédures administratives empêchant un tel recours.
Nous sommes dans une course contre la montre. Pour freiner le virus, il faut agir vite, prendre des décisions rapidement, mettre de côté les règles ordinaires, agir dans le sens de la sauvegarde de l’intérêt général.
Il n’y a pas de raison de paniquer. Car, ensemble et avec une bonne organisation, on est capable de surmonter cette crise.
* Expert comptable, commissaire aux comptes, membre de l’Ordre des experts comptables de Tunisie.
Donnez votre avis