A peine commencée, la séance plénière consacrée au projet de motion, soumis par le bloc de la coalition Al Karama, pour «exiger des excuses à la France pour les crimes qu’elle a commis pendant la période coloniale et le pillage des richesses naturelles de la Tunisie», a été levée, et ce, parce que le domaine de la motion est du ressort du président de la république.
La levée a eu lieu suite à l’intervention du président du bloc Qalb Tounes, Oussema Khelifi, qui a demandé à ce que le président de la république soit consulté à ce sujet, car il relève de ses prérogatives.
Pour sa part, Seifeddine Makhlouf, président du bloc Al Karama, a affirmé avoir informé le président de la république, Kaïs Saïed, et le chef du gouvernement, Elyes Fakhfakh, du projet de motion en question, et que ces derniers n’ont émis aucune réponse à ce sujet, ce qui constitue, selon lui, «une acceptation de principe».
De son côté, Abir Moussi, présidente du bloc du Parti destourien libre (PDL), a indiqué que son parti n’est pas contre le principe d’exiger des excuses à la France, mais à condition de rectifier le contenu de la motion.
Elle estime, en effet, que celle-ci contient une violence verbale et qu’elle ne respecte pas les normes diplomatiques. Moussi a, en outre, critiqué le fait que le texte de la motion ne mentionne pas la date de l’indépendance tunisienne, déduisant que ses auteurs sous-entendent, dangereusement, que la Tunisie est toujours colonisée par la France.
L’avocate s’est également opposée à la demande d’indemnisation des victimes des crimes commis contre le peuple et l’État tunisiens pendant et après la colonisation, conformément aux textes internationaux. Elle a affirmé, dans ce cadre, que les vrais militants ne reçoivent pas de compensation pour leur militantisme, taclant ainsi implicitement les Nahdhaouis qui en ont reçu, et de façon abondante, après la révolution de 2011, grevant ainsi les finances publique.
C. B. Y.
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