«La coalition Al-Karama ne peut être un allié d’avenir», selon Samir Dilou, dirigeant au sein du mouvement Ennahdha. Pourtant, les deux parties, issues de la même école idéologique, celle des Frères musulmans, sont en parfaite harmonie depuis le début de la nouvelle mandature parlementaire, en septembre 2019.
S’agit-il d’une énième manœuvre «politico-médiatique» de la part de M. Dilou, un vrai spécialiste en la matière ? Probablement.
Il a néanmoins présenté, lors de son entretien avec la journal « La presse » une raison – assez mitigée – pour expliquer sa position : le fait que la coalition islamiste entretienne des rapports très conflictuels avec l’Union générale tunisienne du travail (UGTT).
Notons que d’autres dirigeants nahdhaouis, à l’instar du porte-parole du parti, Imed Khemiri, avaient, très récemment, signifié le contraire et affirmé que le mouvement islamiste avait déjà entamé des concertations avec Al-Karama, entre autres, en vue de désigner ensemble un ou deux candidats pour la candidature au poste de chef de gouvernement auprès du président de la république, Kaïs Saïed.
Le chef du bloc parlementaire d’Ennahdha, Noureddine Bhiri, avait même évoqué la possibilité de former un front parlementaire entre son parti, Qalb Tounes et la coalition Al-Karama, un front qui d’ailleurs existe de fait.
Mais ce n’est pas la première fois que les dirigeants d’Ennahdha se répartissent plusieurs rôles et disent, dans les médias, les choses et leurs contraires. Il faut croire que cela fait, par essence, partie de leur philosophie politique.
C. B. Y.
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