Les Tunisiens, qui baignent depuis quelque temps dans la médiocrité la plus désespérante, devraient arrêter de s’attribuer de façon cocardière des mérites qui ne leur reviennent pas. C’est pitoyable !
Par Mohamed Sadok Lejri
Les Tunisiens poussent des cris d’orgasme, depuis qu’ils ont appris qu’Andrea Ghez, l’astronome américaine qui vient de recevoir l’une des plus prestigieuses récompenses scientifiques (le prix Nobel de physique), avait des origines tunisiennes. Elle serait, du côté de son père, une descendante d’une famille soussienne de confession juive.
Décidément, les Tunisiens s’accrochent pitoyablement à toute chose capable de leur permettre de s’élever dans leur propre estime. Leur réaction est de surcroît toujours teintée de chauvinisme, alors que la lauréate en question ne doit rien à la Tunisie. En effet, Andrea Ghez est Américaine. Elle est, avant toutes choses, un pur produit du système éducatif et universitaire américain.
Imaginez un seul instant qu’elle ait la nationalité tunisienne et qu’elle décide un jour de participer à la vie politique de ce pays ! On la traitera de «sale sioniste», de «juive hachek», on lui niera sa «tunisianité» en faisant d’elle une traîtresse à la solde de l’impérialisme américain et une candidate mandatée par le Mossad, le service de renseignement israélien.
Bref, les chants dithyrambiques céderont la place à une campagne de dénigrement tous azimuts et plus personne ne s’intéressera à ses trous noirs et à ses tests de la théorie de la relativité générale d’Einstein.
À part son patrimoine génétique partiellement tunisien, Andrea Ghez est Américaine. Elle est New-yorkaise dans sa tête, elle est intellectuellement et culturellement américaine. Si Andrea Ghez n’était que Tunisienne, elle baignerait dans la médiocrité la plus désespérante comme la plupart des bipèdes qui foulent le sol de ce pays.
Les Tunisiens devraient arrêter de s’attribuer de façon cocardière des mérites qui ne leur reviennent pas. C’est pitoyable !
* Universitaire.
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