Nabil Baffoun, président de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie), a réagi, ce mardi 10 novembre 2020, aux résultats du rapport de la Cour des comptes concernant les élections législatives et présidentielle de 2019, qui a révélé beaucoup d’infractions. Pour lui, «il était impossible à l’Isie de tout découvrir». De toute façon, son «machin» n’a rien vu ni entendu.
Dans une déclaration accordée à l’agence Tunis Afrique presse (Tap), Baffoun estimé que le rapport de la Cour des Comptes était approfondi, étant le résultat de nombreuses enquêtes et investigations réalisées en une année, et qu’il n’était donc pas possible pour son instance de consigner tous les manquements déclarés.
M. Baffoun a donc choisi l’excuse la plus facile. Néanmoins, celle-ci est loin d’être convaincante, étant donné que l’Isie n’avait quasiment… rien «découvert», même si le verbe découvrir ne semble pas adéquat en l’occurrence, car certains dépassements avaient été tellement médiatisés, à l’époque de la campagne électorale, qu’il fallait uniquement faire preuve de mauvaise foi pour ne pas les capter. Et de complicité avec les fraudeurs pour ne pas en tenir dans l’annonce des résultats.
Les dossiers du financement étranger et dépassant les limites légales d’Ennahdha et de Nabil Karoui, président de Qalb Tounes, sont probablement les exemples les plus grotesques. Et les plus graves, et qui réduisent la démocratie tunisienne à sa dimension… bananière.
Notons que la Cour des comptes avait épinglé, dans son rapport, plusieurs violations. Des plaintes ont été déposées contre 249 listes électorales, dont 203 qui n’avaient pas déposé leurs comptes dans les délais réglementaires et qui avaient débouché sur 107 verdicts émis en première instance.
C. B. Y.
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