Dans un entretien avec le magazine panafricain ‘‘New African’’ du 20 février 2021, l’ancien ministre des Affaires étrangères, Khemaies Jhinaoui, estime que la Tunisie «ne profite pas assez des richesses humaines ni de l’expertise» et que «le nouveau système démocratique n’a pas encore créé une atmosphère où tous les Tunisiens peuvent contribuer ensemble au débat public.»
Au terme d’une longue carrière de 42 ans comme ambassadeur puis comme chef de la diplomatie de son pays, M. Jhinaoui a lancé récemment le Conseil des relations internationales. «J’ai passé 42 ans dans l’opérationnel. Il est temps aujourd’hui de réfléchir, avec divers amis et de hauts responsables de la diplomatie, à la place et au positionnement de la Tunisie en Afrique du Nord, en Europe et au Moyen Orient. Le monde vit des changements rapides auxquels la Tunisie doit s’adapter pour mieux faire connaître ses positions et influer sur son environnement», explique-t-il dans le même entretien où il revient sur les difficultés de la transition démocratique tunisienne, entamée en 2011, et qui n’arrive pas encore à faire rimer liberté et prospérité. Et pour cause : «Le nouveau système démocratique n’a pas encore créé une atmosphère où tous les Tunisiens peuvent contribuer ensemble au débat public. Le changement survenu il y a dix ans n’a pas fini de produire ses effets, bien évidemment, et la Tunisie connaît aujourd’hui des difficultés», reconnaît-il, tout en demeurant optimiste.
Ainsi, tout en admettant que «le pays teste encore le système établi par la Constitution de 2014, qui montre des limites au niveau de l’exercice du fonctionnement des pouvoirs exécutifs et législatifs», il se dit convaincu que les difficultés actuelles sont passagères et que «le pays trouvera le meilleur chemin pour sortir de la crise économique, politique et constitutionnelle.»
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