Les négociations engagées par la Tunisie avec le Fonds monétaire international (FMI) pour l’obtention d’un prêt de 4 milliards de dollars (11 milliards de dinars tunisiens), formellement demandé en mai dernier, «n’a pas avancé d’un pouce, alors que la perspective d’un défaut de paiement se rapproche.»
C’est ce qu’avance Africa Intelligence dans sa livraison du 22 juin 2021, en précisant qu’Ali Kooli, le ministre de l’Economie et des Finances, qui gère le dossier au sein du gouvernement Hichem Mechichi, n’a pour l’instant pas réussi à proposer un plan de réformes conforme aux conditions posées par le FMI.
Parmi ces conditions acceptées par la partie tunisienne, il y a notamment la réduction de la masse salariale dans la fonction publique par la compression du nombre de fonctionnaires et la baisse des dépenses de la caisse de compensation qui finance les subventions sur les produits de base, et notamment le pain.
Le gouvernement sait que ses engagements sur ces deux sujets seront très difficiles à respecter, car «la situation sociale et politique est déjà explosive», souligne Africa Intelligence, alors que l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) s’oppose aux réformes structurelles préconisées et le fait savoir haut et fort par son secrétaire général Noureddine Taboubi.
Les responsables tunisiens comptent, surtout, sur le soutien politique de ses deux principaux partenaires, les Etats-Unis et l’Union européenne, et en particulier la France, pour amener l’institution financière internationale à donner son accord pour le prêt demandé, même si ses experts ne sont pas convaincus par les arguments présentés par la partie tunisienne lors des négociations.
Ce prêt est vital pour aider à boucler le financement du budget de l’Etat pour l’exercice en cours, les caisses de l’Etat devant mobiliser entre 22 et 23 milliards de dinars avant la fin de l’année, sous formes de prêts sur les marchés intérieur et extérieur.
I. B.
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