Et si la chaîne qatarie Al-Jazeera était chargée par les Américains d’assurer le service après-vente de la tragi-comédie de la réoccupation de l’Afghanistan par les Talibans? Beaucoup de faits l’attestent…
Par Imed Bahri
Dans un post Facebook publié dans la soirée d’hier, dimanche 15 août 2021, suite à l’occupation de Kaboul par les Talibans, le juriste Chedly Mamoghli, fin observateur des affaires politiques et médiatiques, faisait remarquer: «Durant toute la soirée du 25 juillet, Al-Jazeera ne donnait la parole qu’à ceux qui relayaient la fable du coup d’Etat et de la démocratie en danger en Tunisie. Durant toute la soirée du 15 août, Al-Jazeera ne donnait la parole qu’aux Talibans et aux intervenants qui relayaient qu’ils ont changé, évolué et qu’ils vont protéger les droits des minorités et des femmes.»
Une tragi-comédie américano-qatarie
Mieux ou pis, et qui ne manque pas de piquant, la ficelle étant trop grosse au regard des peurs des Afghans qui se sont exprimés par leurs pieds en tentant de fuir leur pays : «Ils ont même trouvé un Américain qui croit en ces conneries. Or la réalité est toute autre, dans les provinces qu’ils ont déjà occupées, les Talibans commettent des milliers de massacres, les femmes célibataires sont kidnappées, les jeunes hommes mobilisés de force dans leurs rangs et la charia instaurée», souligne l’auteur qui estime qu’«Al-Jazeera est en train d’opérer une vaste opération de blanchiment des Talibans».
«La chaîne du Qatar, sponsor médiatique des Frères Musulmans, maintenant sponsor médiatique des Talibans», ajoute Chedly Mamoghli, en rappelant, à juste titre, que «tous les dirigeants politiques Talibans résident au Qatar depuis des années. Seuls les chefs militaires étaient en Afghanistan. Tous les pourparlers entre les Américains et les Talibans ont eu lieu à Doha.»
D’où cette conclusion de l’auteur, d’ailleurs attestée par les faits et par les réactions des protagonistes de cette tragi-comédie que le peuple afghan va encore une fois payer le lourd tribut en souffrances et en sang inutilement versé, sans parler des souffrances qui seront infligées spécialement aux femmes: «Le fait qu’ils (les Américains, Ndlr) livrent les Afghans aux Talibans ne laisse aucun doute que c’est un deal secret. D’ailleurs, l’absence de toute résistance, l’attente de la fin des évacuations américaines pour entrer dans Kaboul et beaucoup d’autres indices l’attestent. Et Al-Jazeera est en train d’assurer le service après-vente. Le travail accompli par Al-Jazeera pour les Frères Musulmans durant plus d’une décennie comme quoi ils sont modérés et ont évolué, aujourd’hui ils l’appliquent pour les Talibans».
Doha tire les ficelles
Un élément important rapporté hier par les médiais atteste du sale rôle joué par Al-Jazeera dans cette affaire : un responsable du palais présidentiel à Kaboul a déclaré : «J’ai reçu un appel d’un haut responsable de l’Etat du Qatar qui m’a donné le numéro de téléphone du dirigeant du mouvement Taliban et m’a demandé de coordonner avec lui la remise des clés du palais présidentiel». Et les choses se sont déroulées comme sur du papier à musique: c’est Al-Jazeera qui a diffusé en direct le premier entretien avec le dirigeant taliban en question.
Faut-il encore une preuve sur l’implication du Qatar dans le co-pilotage de la stratégie du «chaos créateur» mise en œuvre par les Etats-Unis depuis 2001 dans le monde arabo-musulman… au profit de l’Etat d’Israël ?
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