On les rencontre sous les abris de bus, sur les quais des stations de métro, dans les cafés… Toujours la tête dans les nuages et des rêves plein les yeux. « Un jour, vous prendrez le flambeau », leur dit-on. Ils n’écoutent plus personne. Ils font ce qu’ils peuvent. Comme ils peuvent. Là, les choses se corsent un peu : nos étudiants n’ont pas leurs bourses. La somme n’est pas mirobolante, mais elle est nécessaire à la survie pour un bon nombre de nos étudiants.
Selon nos informations, un étudiant nécessiteux éligible à une aide de l’Etat perçoit, en moyenne, une bourse d’un peu plus de 2.000 dinars tunisiens par an.
Si l’on considère que le statut d’étudiant donne droit à quelques autres faveurs (chambre dans un foyer universitaire, des repas dans les restos universitaires, des rabais dans les spectacles, des réductions dans les transports, etc.), sur le papier, la chose est faisable. Une bonne gestion et une bonne dose de frugalité permettent de traverser l’année universitaire sans encombre.
Malheureusement, très souvent, les choses se passent différemment et il faut chercher des appuis supplémentaires, comme des vacations dans des centres d’appel par exemple où l’étudiant se fait exploiter et perd un temps fou qu’il aurait pu mettre à meilleur profit dans ses études.
Les finances du pays étant ce qu’elles sont, les étudiants ont, eux aussi, été durement impactés par la crise.
Aujourd’hui, lundi 21 mars 2022, dans un communiqué officiel, l’Union générale des étudiants de Tunisie (Uget), a dénoncé, sur un ton qui laisse clairement comprendre que les boursiers ont perdu patience, le retard dans le versement des bourses universitaires.
L’organisation estudiantine réclame que la tranche restante des bourses soit versée sans tarder par les offices des œuvres universitaires. Elle ne mâche ses mots et se dit prête de faire monter la pression d’un autre cran et à utiliser toutes les formes de protestation auxquelles elle a droit.
Avis de tempête dans le ciel estudiantin…
M. Ch.
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