Lors du banquet d’iftar de ramadan qu’il a offert, dans la soirée du mercredi 27 avril 2022, au Palais de Carthage, aux familles des martyrs et blessés des forces militaires et de sécurité lors des opérations terroristes, et celles des martyrs et blessés de la révolution, le président de la république, Kaïs Saïed, s’est interrogé: «La Tunisie c’est pour les Tunisiens, pourquoi certains étrangers manifestent-ils leur agacement (face à nos décisions, Ndlr) ? Avons-nous exprimé notre agacement face à leurs choix ?»
Le chef de l’Etat, qui fait allusion aux récentes déclarations officielles américaines et européennes à propos des mesures très contestées qu’il a prises dans le cadre des mesures exceptionnelles qu’il avait proclamées le 25 juillet dernier, a ajouté que «toutes les garanties ont été données en ce qui concerne le référendum et les rendez-vous électoraux, pourtant ils expriment leur inquiétude. Et d’abord, de quoi se mêlent-ils ?» Et de poursuivre sur le même ton à la fois agacé, cassant et goguenard : «Parfois, ils disent qu’ils peuvent nous fournir des experts. Non, c’est nous qui allons leur fournir des experts honnêtes, et non des experts qui se présentent comme des compétences chevronnées, alors qu’ils n’ont rien à avoir avec la science et avec le peuple», la science et le peuple étant, bien entendu, un monopole de M. Saïed que personne, à l’intérieur et à l’extérieur, ne doit lui disputer.
Le fait que M. Saïed envoie les membres de son gouvernement mendier une aide financière internationale, notamment américaine et européenne, pour pouvoir financer le budget de l’Etat pour l’exercice en cours, n’entre pas en ligne de compte dans son raisonnement, pas plus que les exigences diplomatiques qu’un chef d’Etat est censé respecter dans ses déclarations.
I. B.
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