Le directeur général d’Al-Jazeera a réitéré son soutien à la Tunisie dans la lutte contre le terrorisme et précisé que l’opinion de ses journalistes n’engagent pas la chaine.
Beaucoup de Tunisiens ont dénoncé les post des journalistes Khadija Ben Guenna et Fatima Triki qui ont critiqué, sur leurs pages Facebook, l’armée tunisienne suite au selfie que des soldats ont pris près de corps de terroristes abattus à Ben Guerdane.
Les détracteurs des deux journalistes d’Al-Jazeera ont relevé que ces dernières n’ont rien vu des efforts de l’armée tunisienne qui fait face à une attaque terroriste sans précédent, et se sont longuement attardées sur le selfie de ces jeunes soldats.
Elles n’ont pas vu non plus que la Tunisie mène une guerre contre un groupe armé qui cherche à instaurer une base de l’organisation terroriste de l’Etat islamique (Daech) dans le sud du pays.
Les détracteurs d’Al-Jazeera lui reprochent aussi le traitement des évènements de Ben Guerdane, qui leur a paru très indulgent à l’égard des terroristes et presque hostile à l’Etat tunisien. Ils accusent la chaine qatarie de tronquer les données et de mener une campagne de désinformation. Certains ont même appelé à la fermeture des bureaux de la chaîne en Tunisie.
En réaction à ces critiques, le directeur général d’Al-Jazeera, le Jordanien Yaser Abuhilalah, a indiqué, aujourd’hui, dans un post sur Facebook, que la chaine essuie de vives critiques à cause de posts de deux journalistes qui n’engagent que leurs propres personnes et ne représentent, en aucun cas, la position de la chaine.
Tout en rappelant ce qu’il a qualifié de proximité d’Al-Jazeera avec les Tunisiens et son soutien à leur révolution, il a ajouté : «L’armée tunisienne est apparue comme un modèle pour toutes les armées arabes en protégeant le peuple, la révolution et la transition démocratique».
Yaser Abuhilalah a ajouté que la chaine demandera des explications à ses journalistes à propos de leurs posts Facebook, «qu’ils aient réellement offensé des personnes ou qu’ils aient pu être perçus comme offensants» (sic!).
Cet exercice de casuistique de M. Abuhilalah ajoute à l’ambiguïté des positions de la chaîne dont la proximité avec les groupes jihadistes en Irak, en Syrie, en Libye et ailleurs est encore plus grande que sa prétendue proximité avec le peuple tunisien et sa révolution.
Al-Jazeera, on le sait, est totalement financée par l’émirat du Qatar, qui finance, par ailleurs, la plupart des groupes jihadistes dans le monde arabe. Son objectif: faire échouer la transition démocratique en Tunisie, considérée comme un contre-modèle absolue pour les monarchies du Golfe, car si elle réussit, cette démocratie risquerait de donner de «mauvaises idées» aux populations de cette région aux moeurs politiques moyen-âgeuses.
Y. N.
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