Les contribuables exerçant des professions libérales, comme les médecins, architectes et autres avocats, menacent d’enfreindre la Loi de finances 2016.
Par Mohamed Chawki Abid *
Le gouvernement n’est-il pas soucieux du recouvrement de l’autorité de l’Etat et de la préservation de son prestige ? Ne devrait-il pas veiller à la garantie de la suprématie des lois et à la consolidation de l’Etat de droit et des institutions ?
Quand les hommes de droit s’évertuent à enfreindre la Loi de finances 2016, longuement débattue par les députés et dûment votée au sein de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), que restera-t-il de l’Etat? Ces champions de l’évasion fiscale veulent conserver leur statut de «fraudeurs autorisés» qui leur a été octroyé par l’Etat depuis l’indépendance, aussi bien sous Bourguiba ou sous Ben Ali.
En sa qualité de président de l’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLC), Me Chawki Tabib gagnerait à combattre le fléau de la désobéissance fiscale qui constitue l’une des formes les plus perverses de la malversation dans notre pays, engendrant à la fois corruption avec l’administration, fuite de capitaux à l’étranger, aggravation de l’iniquité fiscale, amplification de l’injustice sociale, disparité des pouvoirs d’achat, renforcement de l’économie souterraine, financement des activités illicites voire terroristes, etc.
Si cette information venait à être confirmée, la société civile devrait se mobiliser de toute urgence pour exhorter le chef du gouvernement Habib Essid à plus de fermeté.
* Ingénieur économiste.
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