Pour l’instant, Ennahdha préfère ne pas se prononcer sur l’initiative soumise hier par le président de la république de former un gouvernement d’union nationale.
Selon dirigeant du parti islamiste Ajmi Lourimi, dans une déclaration aux médias, vendredi 3 juin 2016, «Ennahdha n’était pas au courant de cette proposition (de M. Béji Caïd Essebsi, Ndlr). Nous l’avons apprise, comme tout le monde, hier soir, par l’intermédiaire des médias. Prendre une position sur cette question est du ressort de la direction de notre parti: c’est-à-dire que les bureaux exécutif et politique de notre parti se réuniront, étudieront cette idée et statueront officiellement sur cette initiative.»
Cependant, M. Lourimi n’a pas manqué de rappeler, à l’occasion, qu’Ennahdha avait par le passé fait pareille suggestion: «Il nous a été donné de faire la proposition de la formation d’un gouvernement d’union nationale. Nous l’avions soumise au lendemain des élections (législatives et présidentielle de 2014, Ndlr). Nous l’avions également suggérée à la veille du dernier remaniement ministériel…»
Ne souhaitant s’impliquer davantage derrière cette initiative de BCE – du moins, en première réaction –, Ennahdha a tenu à souligner son soutien à Habib Essid et à son équipe: «Nous avons toujours soutenu le chef du gouvernement. Nous lui faisons toujours confiance», a ajouté Ajmi Lourimi.
Quant à l’invitation faite par M. Caïd Essebsi à l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) de faire partie de cette initiative, le porte-parole d’Ennahdha a choisi de prendre les précautions d’usage: «C’est à la centrale syndicale que revient la décision finale sur cette question. C’est à elle seule que revient le choix de la position à adopter: par la participation à ce gouvernement d’union nationale, par le soutien à ce gouvernement ou le soutien critique – bien sûr, selon les principes qui sont ceux de l’UGTT. Pour notre part, nous estimons que le gouvernement a besoin de l’appui le plus large possible des organisations nationales. Pour rappel, nous avions même été jusqu’à proposer que d’autres parties, qui ne sont pas membres de l’actuelle coalition gouvernementale, rejoignent ce gouvernement… y compris le Front populaire…»
Marwan Chahla
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