Le lutteur Slim Trabelsi, qui devait représenter la Tunisie aux Jeux olympiques de Rio, a quitté un stage de préparation en Pologne et est parti en France.
A moins de 3 mois des JO, qui auront lieu du 5 au 21 août prochain à Rio de Janeiro, au Brésil, Slim Trabelsi, le lutteur de l’Espérance sportive de Tunis (EST), a profité d’un stage de préparation de 10 jours en Pologne pour fausser compagnie à ses camarades de la sélection tunisienne et rejoindre la France.
«Oui, je suis décidé de quitter la Tunisie. Comment rester dans ce pays et le représenter aux JO alors que j’y suis ignoré par les autorités de tutelle et abandonné à mon sort? Même lorsque je me blesse lors des compétitions, je dois me prendre en charge et me soigner moi-même. Les sportifs du monde entier qui vont représenter leur pays, en août prochain, à Rio, bénéficient d’un traitement spécial, alors que moi, je n’ai qu’une allocation mensuelle de 300DT, dont 15% sont déduites automatiquement. Mais de quel avenir me parlez-vous?», a déclaré le lutteur Slim Trabelsi, dans une intervention téléphonique en direct, hier soir, à Al-Hiwar Ettounsi.
Cette déclaration du lutteur, qui avait arraché, en avril dernier, sa qualification aux JO 2016 dans la catégorie 125kg, n’est pas restée sans suite.
Boubaker Attia, directeur général du sport au ministère de la Jeunesse et du Sport, est intervenu pour rectifier le tir. Tout en reconnaissant que les sports individuels ne bénéficient pas du même soutien que les sports collectifs, il a demandé à Slim Trabelsi de revenir sur sa décision et de représenter les couleurs de son pays au JO 2016, en promettant que des mesures en sa faveur seront prises rapidement.
Répondant à Slim Trabelsi, Houcine Kharrazi, vice-président de la Fédération tunisienne de lutte (FTL), a lancé à ce dernier que s’il est arrivé au niveau qui est le sien aujourd’hui, c’est parce qu’il a bénéficié, comme tous les autres athlètes, de l’encadrement sportif nécessaire et du soutien de la FTL.
«Il y a eu un budget respectable pour les athlètes. Vous avez effectué des stages en Algérie, en Iran, en Turquie, et à Aïn Draham, en Tunisie, où on a fait venir des champions de Géorgie. Vous avez été ensuite en Espagne et en Pologne pour des entrainements de haut niveau. Vous étudiez encore à l’Institut sportif et vous recevez, comme tous les autres athlètes dans votre situation, une pension que j’estime honnête», a indiqué M. Kharrazi, qui n’a pas caché sa colère.
Il y a tout juste un mois, Slim Trabelsi avait déclaré aux médias qu’il était heureux de pouvoir représenter la Tunisie à Rio, ajoutant qu’un programme bien ficelé d’entraînements lui a été concocté, assurant que cela va lui permettre d’améliorer son potentiel et ses performances.
Ce n’est apparemment plus son état d’esprit aujourd’hui. Qu’est-ce qui a pu changer entre-temps ?
Z. A.
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