Le journaliste Khalifa Guesmi correspondant de Mosaïque FM à Kairouan vient d’annoncer, dans la soirée de ce mardi 29 novembre 2022, que la justice l’a condamné à un an de prison ferme, sur la base de la loi antiterroriste, et ce suite à l’affaire de la publication d’une information, obtenue d’une source sécuritaire qu’il a refusé de dévoiler, relative à une opération sécuritaire contre une organisation terroriste.
Khalifa Guesmi, qui avait été placé en détention par l’unité nationale des enquêtes dans les crimes terroristes de Laouina en mars dernier, avant d’être relâché, a comparu ce mardi devant le tribunal pour avoir refusé de révéler l’identité de sa source après la publication dudit article en exprimant son attachement à son droit de protéger, en tant que journaliste, ses sources.
Le journaliste est cependant toujours en liberté en attendant l’audience en appel, a-t-il précisé dans le post qu’il a publié, ce soir, sur Facebook. De nombreux journalistes ont dénoncé cette décision et ont crié à l’injustice, tout en dénonçant une atteinte à la liberté de la presse.
De son côté le Syndicat national des journalistes (SNJT) avait réclamé, dans un communiqué publié ce matin, l’abandon des poursuites visant Khalifa Guesmi, en affirmant que la décision qui sera rendu aujourd’hui dans cette affaire «sera un indicateur du respect de la liberté du travail journalistique et de ses garanties, dont la protection des sources, la liberté de publication et la liberté d’expression»
Notons qu’en mars dernier, le porte-parole de la Direction générale de la garde nationale (DGGN) avait annoncé le démantèlement, à Sousse, d’une cellule terroriste liée à Jund Al-Khilafa et qui opérait dans 7 gouvernorats du pays, notamment à Kairouan où plusieurs de ses membres ont été arrêtés, sachant que 17 suspects avaient été placés en détention.
Il avait également affirmé que «si cette opération antiterroriste n’avait pas été dévoilée via des sites et les réseaux sociaux, d’autres éléments de cette cellule auraient été arrêtés».
Rappelons aussi que Guesmi avait bénéficié du soutien de nombreux journalistes, associations et organisations, notamment la Fédération internationale des journalistes (FIJ) , qui a exprimé pour sa part son «inquiétude quant aux persécutions visant la liberté de la presse en Tunisie».
Y. N.
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