«Ennahdha est attaché à la formation d’un gouvernement d’union nationale sur la base des résultats des élections de 2014 et non en partant de la nouvelle réalité des partis».
C’est ce qu’a déclaré, lundi, à l’agence Tap, Ajmi Lourimi, membre du bureau exécutif du mouvement islamiste, laissant entendre que son parti ne veut pas profiter de l’affaiblissement de Nidaa Tounes, son allié vainqueur de ces élections, qui a perdu une bonne partie de sa représentation parlementaire suite à une série de démissions. Il laisse aussi entendre qu’Ennahdha veut un gouvernement politique dont les membres sont choisis sur la base de leur appartenance partisane, c’est-à-dire un remake du gouvernement Habib Essid, avec ou sans ce dernier.
En ajoutant que Nidaa Tounes et la présidence de la république sont les premiers concernés par la nomination d’un nouveau chef du gouvernement, précisant que le rôle d’Ennahdha se limite à discuter ce choix, M. Lourimi maintient la pression sur le président de la république Béji Caïd Essebsi, qui a proposé la constitution d’un gouvernement d’union nationale, et sur le parti Nidaa Tounes, qui traverse une grave crise et a du mal à mettre de l’ordre dans ses rangs.
La personnalité pressentie pour le poste de Premier ministre doit avoir une approche politique et bénéficier d’un large consensus pour engager les réformes nécessaires, garantir la stabilité socio-économique et réaliser les priorités définies lors du dialogue pour la constitution du gouvernement, a ajouté M. Lourimi.
Réuni dimanche sous la présidence de Rached Ghannouchi, président du mouvement, le bureau exécutif d’Ennahdha a examiné l’évolution des concertations autour de l’initiative présidentielle, formant l’espoir de voir les concertations prendre fin d’ici la fin du mois de ramadan, a encore souligné M. Lourimi, ajoutant que la réunion a également permis de dresser le bilan de la récente visite du président du mouvement Rached Ghanouchi, à Paris, précisant, à cet effet, que cette visite fait suite à une invitation du département français des Affaires étrangères et qu’elle est destinée à renforcer la confiance de la France dans l’expérience politique tunisienne, à renforcer les relations tuniso-françaises et à inciter les opérateurs français à investir en Tunisie.
Dans le même contexte, M. Lourimi a démenti que la visite de Ghanouchi à Paris a été précédée par une visite en Algérie comme annoncé par certains médias.
I. B. (avec Tap).
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