François Gouyette a quitté la Tunisie sans avoir eu droit à la décoration d’usage décernée aux ambassadeurs en fin de mission.
Le président de la république Béji Caïd Essebsi a certes reçu le 9 septembre, l’ambassadeur de France dont la mission en Tunisie vient de s’achever et qui est venu lui rendre une visite d’adieu. Mais le chef de l’Etat n’a pas jugé bon de le décorer comme le veut l’usage. Et il ne s’agit pas d’un oubli, mais plutôt d’un solde de tous comptes.
Le «Vieux» de Carthage a voulu rappeler ainsi à M. Gouyette sa trop grande proximité avec les dirigeants et partis de la Troïka, l’ancienne coalition au pouvoir entre janvier 2012 et janvier 2014 – notamment le mouvement islamiste Ennahdha. Une proximité qu’il n’a guère appréciée, à telle enseigne qu’il ne s’est pas privé de le faire savoir, notamment lors de l’audience qu’il avait accordée, le 13 mars 2015, à l’ancien Premier ministre français Jean-Pierre Rafarin.
La trop grande proximité de l’ex-ambassadeur avec Ennahdha n’a pas été appréciée par beaucoup de Tunisiens.
Béji Caïd Essebsi aurait même, selon certaines sources, demandé le rappel de l’ambassadeur Gouyette, dont le président François Hollande avait finalement décidé, en août 2015, de proroger le mandat en Tunisie d’une année.
M. Gouyette, remplacé à Tunis par Olivier Poivre d’Arvor, doit prendre poste incessamment à Riyad, en Arabie saoudite.
Nabil Ben Ameur
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