Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a exprimé aujourd’hui, mardi 14 février 2023, sa préoccupation face à l’aggravation de la répression contre ceux qui sont perçus comme des opposants politiques et de la société civile en Tunisie, notamment par l’intermédiaire de mesures prises par les autorités qui continuent de saper l’indépendance du pouvoir judiciaire.
Depuis samedi, au moins neuf personnes, dont d’anciens fonctionnaires, auraient été arrêtées et certaines détenues, pour des accusations liées à la sécurité ou de corruption.
Le Bureau des droits de l’Homme des Nations Unies a également observé que le Procureur général a de plus en plus engagé des poursuites pénales contre des opposants présumés, les accusant de «complot contre la sécurité de l’État», d’offense au chef de l’État ou de violation du décret-loi de lutte contre la cybercriminalité.
«Nous sommes en outre préoccupés par le fait que certaines des personnes détenues pour avoir critiqué le gouvernement ont été jugées par des tribunaux militaires», a-t-il déclaré. Et d’ajouter : «Nous appelons les autorités à cesser immédiatement les pratiques consistant à juger des civils devant des tribunaux militaires.»
«Nous appelons les autorités tunisiennes à respecter les normes d’une procédure régulière et d’un procès équitable dans toutes les procédures judiciaires et à libérer immédiatement toutes les personnes détenues arbitrairement, y compris toute personne détenue en relation avec l’exercice de ses droits à la liberté d’opinion ou d’expression», a indiqué Volker Türk.
Depuis juillet 2021, les autorités ont également pris une série de mesures qui ont porté atteinte à l’indépendance de la justice, notamment la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature et la révocation sans préavis de 57 juges, a rappelé le haut fonctionnaire international, en appelant les autorités à «s’employer à mettre la législation, les procédures et les pratiques du secteur de la justice en conformité avec les normes et standards internationaux applicables, et à travers la séparation des pouvoirs, à maintenir l’indépendance du pouvoir judiciaire et l’Etat de droit.»
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