Le président de la République, Kaïs Saïed, a annoncé, jeudi 6 avril 2023, qu’une consultation pour la réforme de l’éducation et de l’enseignement supérieur en Tunisie pourra être lancée par les ministères concernés. C’était l’une des rares promesses de sa campagne électorale, mais elle tarde à être mise en place, alors que le secteur traverse une grave crise de confiance entre les élèves, les enseignants et les parents.
S’exprimant lors d’une rencontre avec les enseignants du lycée Salem Ben Hamida à Akouda, au gouvernorat de Sousse, le chef de l’Etat a évoqué «une consultation qui sera faite en concertation avec les parties actives dans ces secteurs – dont les écoles et les universités –, afin que la réforme soit globale». Les résultats de cette consultation et la mise en place d’un système éducatif peuvent garantir une approche pédagogique pérenne, a-t-il ajouté.
Le président Saïed a souligné que cette question qui «ne se limite pas aux ministères de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, concerne également d’autres ministères, comme ceux de la Formation professionnelle et de l’Emploi, et de la Femme, de la Famille et de l’Enfance».
Pour souligner l’importance qu’il accorde à l’éducation et à l’enseignement en Tunisie, le président a rappelé l’introduction du Conseil supérieur de l’éducation et de l’enseignement dans la Constitution.
Le chef de l’Etat a encore parlé de l’éducation comme étant «un pilier de croissance dans le pays», assurant que l’enseignement est «un rempart contre l’extrémisme dans les sociétés, tout en rappelant que, dans les années 70, près de 30% du budget national avait été consacré à l’éducation».
«Il importe, aujourd’hui, de préserver les compétences nationales et la libre pensée dans le pays», a-t-il fait savoir, en formulant le vœu que les salaires des instituteurs s’améliorent ajoutant qu’une meilleure implication des citoyens dans l’entretien des écoles et des institutions éducatives aiderait au développement de la société et à la création de la richesse.
Ces déclarations de principe émanant de la plus haute autorité de l’Etat ont sans doute conforté les parents dans l’espoir qu’ils mettent dans une hypothétique réforme d’un secteur aussi vital, il n’en reste pas moins cette réforme de l’éducation, dont le chef de l’Etat a parlé lors de sa campagne électorale en 2019, tarde encore à être lancée, alors que les problèmes du secteur s’aggravent et qu’il vit, depuis le début de cette année scolaire, le «drame» – car c’en est un pour les élèves et les parents – de la rétention des notes par les enseignants et que le dialogue entre l’Etat et les enseignants fait du surplace, qui plus est à deux mois de la fin de l’année scolaire.
Il y a donc urgence à agir, les paroles soporifiques ne réglant rien et renvoyant les solutions des problèmes aux calendes grecques.
I. B. (avec Tap).
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