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Tunisie 2020: La bonne récolte du 1er jour

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Les bailleurs de fonds et investisseurs étrangers ont répondu positivement à l’appel de la conférence Tunisie 2020. Mardi, il a plu des milliards sur Tunis…

Par Marwan Chahla

Dès le premier jour de la Conférence sur l’investissement des 29-30 novembre 2016, la Tunisie a récolté plusieurs milliards de dinars pour le sauvetage de son économie plus que poussive. Les promesses de soutien ont fusé de toutes parts et elles se sont présentées sous des formes si diverses qu’il devenait parfois difficile de les noter toutes, de les répertorier, de les compter ou de les additionner. Et de faire la part des simples promesses de circonstance, des plats réchauffés et des nouveaux engagements fermes…

La Tunisie, les intérêts de la région et bien au-delà…

Bref, la communauté internationale semblait décidée à mettre la main à la poche pour «replacer de nouveau la Tunisie sur la carte méditerranéenne de l’investissement.»

D’entrée de jeu, le président de la république Béji Caïd Essebsi (BCE) a situé le débat de cet événement international dans le contexte que les dirigeants tunisiens souhaitent qu’il soit placé, c’est-à-dire un certain rapport gagnant-gagnant entre la Tunisie et ses bailleurs de fonds – que ceux-ci soient des gouvernements de pays proches ou lointains, des pays frères ou amis, des institutions financières nationales ou internationales, ou des investisseurs privés étrangers ou nationaux.

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BCE et Manuel Valls.

A tous ceux-là, BCE a expliqué, hier, qu’il y allait de l’intérêt de tout le monde que la Tunisie réussisse sa transition démocratique et qu’elle parvienne à relancer l’activité de son économie: «La Tunisie est confrontée à des circonstances exceptionnelles et a besoin d’un appui exceptionnel», a-t-il déclaré, ajoutant que «la réussite du projet démocratique en Tunisie… sert les intérêts de la région et peut contribuer au renforcement de la stabilité régionale et mondiale.»

Le président de la république a rappelé cette vérité première devant un parterre de 2000 personnalités des mondes des affaires, des finances et de la politique, venues de plus d’une quarantaine pays donner la preuve de leurs bonnes intentions et de leur volonté de joindre le geste à la parole.

Pour cette heure de vérité, le gouvernement tunisien a mis sur la table et soumis au choix de ses invités un large éventail de projets couvrant tous les secteurs d’activités possibles et imaginables: 140 ventures des plus variées – des projets publics, des PPP (partenariat public-privé) ou des B2B (business-to-business), dans les domaines de l’infrastructure, l’agriculture, la haute technologie, etc.– pour une valeur totale de 32 milliards de dollars (soit 30 milliards d’euros), équivalant près de 74 milliards de dinars tunisiens (MDT).

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L’émir du Qatar est venu en personne pour souligner l’appui de son pays à la Tunisie. 

Lors de la première séance de la conférence, l’émir du Qatar Cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani a annoncé la contribution de son pays pour plus de 2,9 MDT «au soutien de l’économie tunisienne et à la consolidation du processus de développement» dans le pays.

Le Koweït a fait la promesse d’un prêt de 500 millions de dollars (soit 470 millions d’euros), c’est-à-dire 1,157 MDT, qui sera étalé sur une période de 5 années. Et l’Algérie et le Canada ont eux aussi emboîté le pas, mais sans avancer des montants chiffrés…

Les responsabilités et devoirs compris

La France, premier partenaire commercial de la Tunisie, par la voix de son premier ministre, Manuel Valls, a promis que l’Agence française de développement (AFD) investira en Tunisie «annuellement pas moins 250 millions d’euros» (615 MDT). Ce nouvel apport de l’AFD viendra s’ajouter à un plan d’aide, décidé l’an dernier par Paris, qui devra injecter dans l’économie tunisienne un milliard d’euros, près de 2,5 MDT, jusqu’en 2020…

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Abdelmalek Sellal réitère l’appui sans faille de l’Algérie. 

Expliquant ce geste français, Manuel Valls a déclaré: «Nous souhaitons faire plus» pour la Tunisie, car la France «a un devoir [envers la Tunisie] et une responsabilité de la soutenir.» Le premier ministre français a également adressé un appel à l’Europe et lui a rappelé son obligation de «répondre aux attentes» de la Tunisie…

Le Fonds monétaire international (FMI), autre créancier d’importance pour la Tunisie, a approuvé en mai dernier l’octroi à notre pays d’un prêt de 2,9 milliards de dollars (près de 6,7 MDT) qui devra servir à la mise en œuvre de réformes économiques et financières. L’Union européenne (UE), pour sa part, a annoncé le doublement de son soutien financier pour la Tunisie en 2017 jusqu’à 300 millions d’euros, soit 728 MDT. Mardi, la Banque européenne d’investissement (BEI) a annoncé que des prêts d’une valeur totale de 2,5 milliards d’euros (60 MDT) seront mis à la disposition de la Tunisie jusqu’en 2020.

«Cela fera de la Tunisie le bénéficiaire le plus important des fonds de l’Union européenne» dans la région, a commenté le Commissaire européen à l’Elargissement et la Politique européenne de voisinage Johannes Hahn.

Tous ces dons, prêts et investissements sont les preuves indéniables que la Tunisie reste, comme au premier jour de sa révolution, c’est-à-dire le 14 janvier 2011, un pays et un peuple qui ont su convaincre – et qui savent encore le faire, avec de solides arguments. Les institutions tunisiennes tiennent toujours, le choix de la transition démocratique est irréversible et l’intention d’entreprendre les réformes nécessaires –même lorsque celles-ci sont douloureuses – reste entière.

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De nombreux accords de prêts ont été signés avec le gouvernement tunisien. 

C’est ce qui vaut, encore, à la success story tunisienne cette confiance que la communauté internationale continue de lui témoigner. C’est ce qui permettra à la Tunisie de vaincre le chômage, la pauvreté, les déséquilibres régionaux et, dans la même foulée, l’islamisme extrémiste et les autres formes rétrogrades de pensée et de mode de vie.
Tout cela, toutes ces victoires, bien évidemment, seront remportées par le travail et loin de tout aventurisme… Et en comptant d’abord sur soi, car il n’y a pas pire qu’un peuple d’assistés.

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