Manifestation, ce matin, devant le tribunal du Kef.
Le procureur de la république du Kef a demandé l’annulation de la décision judiciaire relative au mariage de l’adolescente de 13 ans, avec l’homme qui a abusé d’elle.
C’est ce qu’a indiqué une source à la délégation de l’enfance, démentant ce qui a été relayé par des médias sur la suspension de cette décision judiciaire.
Rappelons que l’adolescente, qui n’a jamais été scolarisée, est à son 3e mois de grossesse. Elle a été abusée par l’un de ses proches par alliance, âgé de 21 ans, qui a été autorisé par la justice à épouser sa victime. L’acte de mariage à été signé le weekend dernier.
«Il s’agit pour le moment d’une demande de suspension et nous espérons qu’elle aboutira. Seules les festivités du mariage ont pu être annulées par ordre de justice. La décision étant parvenue après la signature du contrat du mariage», a ajouté la même source, en précisant que les autorités attendent l’aboutissement du recours pour faire annuler le contrat.
La députée Bochra Belhaj Hmida avait indiqué, hier soir, que le procureur a fait appel de l’ordonnance autorisant le mariage et précisé que cela impliquerait son annulation. Elle a, cependant, précisé que la procédure sera longue.
Mehiar Hamdi, délégué général de l’Enfance, a indiqué, lui aussi, hier, à Kapitalis, que la déléguée de l’enfance du Kef, Houda Abboud, avait fait opposition, vendredi, de cette décision auprès du procureur de la république.
Notons aussi que cette affaire a provoqué une vague de colère dans la société civile et des appels à manifester contre l’article 227 Bis du code pénal tunisien qui permet à un individu ayant abusé d’une mineure d’échapper à la sanction pénale si sa victime accepte de l’épouser.
Des activistes ont, d’ailleurs, manifesté ce matin devant le tribunal du Kef et d’autres se rassembleront à 13h devant le siège de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) au Bardo, pour demander l’annulation de l’article 227 Bis.
Cependant, le mariage étant devenu effectif, qui plus est, avec l’assentiment des parents de l’adolescente, le recours du procureur, survenu un peu tardivement, n’aurait peut-être aucun impact. Il permettra seulement à la la justice et à l’administration de sauver la face. Sans plus…
Y. N.
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